L’ensemble des mesures annoncées par le Président de la République en faveur de l’entrepreneuriat en France sont une très bonne nouvelle pour le développement économique, la lutte contre le chômage et contre la pauvreté.
En donnant mandat à la Banque Publique d’Investissement d’intervenir spécifiquement dans les quartiers les moins favorisés de notre pays, le Président de la République a une nouvelle fois conjugué le développement économique avec l’exigence de justice sociale. Ces zones délaissées sont remplies de gens talentueux qui ont des idées, qui veulent aller de l’avant et que l’Etat doit accompagner et encourager.
Les mesures visant à stimuler l’esprit d’entreprise dans notre pays, et ce dès l’école, à simplifier les démarches de création, d’accompagnement et de gestion administrative quotidienne des Petites et Moyennes Entreprises ainsi que celles ayant pour but de lutter contre la stigmatisation de l’échec donneront aux jeunes entrepreneurs l’envie de se lancer, d’essayer, d’innover.
La création d’un fonds pour l’innovation sociale, géré par la Caisse des dépôts, pour venir en soutien aux entreprises répondant à de nouveaux besoins sociaux correspond également à cette mobilisation de l’Etat pour le développement économique dans la justice.
Comme lors du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale présenté en début d’année, l’action du gouvernement continue à s’attaquer aux causes de l’exclusion. Par son discours et ses engagements, le Président de la République a tenu à rappeler que la mobilisation de tous, et en particulier des entreprises, sera l’une des conditions pour faire reculer le chômage et la pauvreté dans notre pays.
Billets libellés gouvernement
Favoriser l’entrepreneuriat pour lutter contre le chômage et contre la pauvreté
L’hôpital Laveran ne fermera pas
Comme Marie-Arlette Carlotti s’y était engagée au nom du Gouvernement devant l’Assemblée Nationale en novembre dernier, l’hôpital Laveran ne fermera pas ses portes.
Accompagnant son collègue Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense, à Marseille, les deux ministres ont tenus à rappeler l’engagement du gouvernement de faire de Marseille une priorité. Cet hôpital continuera à faire partie intégrante du schéma régional des soins et à répondre aux besoins sanitaires locaux dans un secteur où l’accès aux soins est particulièrement difficile.
Cette décision, désormais saluée unanimement par les élus Marseillais, traduit le travail réalisé par Marie-Arlette Carlotti au sein du Gouvernement pour Marseille.
La Métropole existe déjà : pourquoi attendre plus longtemps ?
Les étudiants le savent, les travailleurs le savent. Les malades le savent. Les amateurs de spectacles culturels et sportifs le savent. Le Gouvernement le sait et a pris le sujet à bras-le-corps. Seuls quelques élus semblent ignorer l’évidence : la métropole marseillaise existe déjà. Elle est dessinée chaque jour par les déplacements de milliers d’habitants du territoire.
Il est désormais urgent de donner un cadre institutionnel à cette métropole de fait. Pour organiser à une échelle pertinente nos politiques de développement économique, d’emploi, de solidarité, de logement, de culture, ou d’environnement, l’existence formelle de la métropole est absolument nécessaire.
Elle traduit la volonté de cohésion et d’alliance des territoires concernés, leur adhésion à une communauté de destin. Le projet de création d’un établissement public de coopération intercommunale sera soumis très bientôt au Parlement. J’ai la conviction que, dès sa mis en place, cette « métropole » sera un atout majeur pour l’ensemble des habitants du territoire et pour la France tout entière.
Gérard Collomb, le Président du Grand Lyon me confiait récemment qu’il partageait cette conviction. Lui qui a su, avant tout le monde, rassembler les énergies et les coordonner, dans l’intérêt des communes de son agglomération et non contre elles, abondait : la métropole marseillaise a un potentiel gigantesque.
La division, la méfiance, le repli sur soi n’ont jamais permis de réaliser de grands projets. Nous avons besoin de nous unir pour être plus forts. La jeunesse attend que nous construisions un territoire qui correspond à son mode de vie et surtout à ses besoins. Plus d’emplois, plus de transports, plus de soins, plus de culture. Un territoire tourné vers l’avenir, fier, confiant dans ses capacités : voilà ce qui est en jeu. N’attendons pas 2016.
Sécurité à Marseille : le Gouvernement avance
La réponse du Gouvernement contre la délinquance et contre le crime à Marseille est une réponse forte, globale, concentrée, et qui s’inscrit dans la durée. Marie-Arlette Carlotti, la Ministre marseillaise du gouvernement soutient cette action portée avec détermination par son collègue Manuel Valls. Retour sur les différentes annonces et sur les premiers résultats.
Suite au règlement de compte qui s’est déroulé mercredi à Marseille faisant 2 morts et un blessé dans le 14ème arrondissement, Marie-Arlette Carlotti tient à saluer la décision volontariste de Manuel VALLS, Ministre de l’intérieur, d’envoyer à Marseille 2 compagnies de CRS et 2 escadrons de gendarmes mobiles, soit 240 hommes supplémentaires.
La question de la sécurité à Marseille est prioritaire. Le Gouvernement a, dès son arrivée, pris en main ce problème en mettant en place un Préfet de Police de plein exercice, des effectifs de police et de gendarmerie supplémentaires et des zones prioritaires de sécurité au Nord comme au Sud de notre ville. Tous les engagements pris dans le cadre du Comité interministériel sur Marseille ont été tenus par Manuel Valls.
Des premiers résultats sont déjà visibles : des réseaux ont été démantelés, des délinquants arrêtés, plusieurs dizaines d’armes et plus d’une tonne de stupéfiants saisies… mais il s’agit d’un travail de long terme.
La prévention et la tranquillité des habitants sont également au cœur du dispositif gouvernemental. Enlèvement de plusieurs dizaines de véhicules épaves, dissuasion des acheteurs, à la présence continue des forces de l’ordre s’ajoute un suivi continu des secteurs ciblés. Ainsi, à Bassens, les travaux de rénovation interrompus à l’automne ont enfin pu redémarrer tandis que des actions sont menées pour lutter contre le décrochage scolaire, orienter les jeunes vers l’emploi, notamment à l’aide des emplois d’avenir. Trois chantiers éducatifs sont également programmés pour accompagner les jeunes à se construire un avenir.
A ce jour, six quartiers de Marseille ont pu bénéficier de ces efforts de coordination sans précédent. La mobilisation du gouvernement est entière. Les dernières décisions du ministre de l’intérieur en sont la preuve.
Pour réussir le défi de la sécurité, nous devons agir collectivement et unis, sans logique partisane. Les actes d’insécurité ne doivent pas faire l’objet de polémiques politiciennes. Marie-Arlette Carlotti appelle l’ensemble des élus à se mobiliser contre l’insécurité et à ne pas affaiblir l’action déterminée de l’Etat.
Projet de loi de séparation et régulation des activités bancaires
L’encadrement des activités bancaires était un engagement fort du Président de la République et de sa majorité. Il devient aujourd’hui une réalité grâce au travail conjoint du ministre de l’Economie et des finances Pierre Moscovici et du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. C’est une étape importante du quinquennat, qui montre que la gauche française est capable d’apporter des réponses à la crise. C’est aussi un chapitre essentiel du plan de lutte contre la pauvreté.
En plus des mesures visant à prévenir les crises liées aux activités spéculatives, la loi qui est actuellement discutée au Parlement prévoit de protéger les clients des banques.
Comme le Gouvernement s’y est engagé lors de la Conférence nationale de lutte contre la Pauvreté et pour l’inclusion sociale, le montant des « commissions d’intervention », facturées par les banques à leurs clients lorsqu’elles autorisent le paiement à découvert, sera plafonné.
Grâce au travail du Groupe socialiste de l’Assemblée nationale, et en particulier du député Christian Paul, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, avec l’avis favorable du Gouvernement, un amendement prévoyant que ce plafonnement s’applique à l’ensemble des particuliers clients des banques, et non pas seulement aux publics fragiles. C’est une avancée très importante. Elle permet de protéger non seulement les Français les plus pauvres, mais aussi l’ensemble de la classe moyenne et populaire, dont les fins de mois sont difficiles. Par cette mesure, nous protégeons le pouvoir d’achat des Français et nous limitons le risque d’entrée dans la spirale de l’interdit bancaire, qui peut commencer dès le premier incident bancaire et qui est un facteur puissant d’exclusion.
De plus, un amendement du Gouvernement a été adopté instaurant un Observatoire de l’inclusion bancaire, chargé de surveiller les pratiques des banques à l’égard de leurs clients, notamment à l’égard des plus fragiles. Ce sera, pour les consommateurs comme pour les pouvoirs publics un moyen de comparer efficacement les politiques des différentes banques en matière d’inclusion bancaire.
Questions au Gouvernement : réponse de Marie-Arlette Carlotti sur le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale
Lors des questions au Gouvernement du mercredi 23 janvier 2013, la ministre Marie-Arlette Carlotti a la députée Hélène Geoffroy sur le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Adoptées lundi lors du comité interministériel contre les exclusions, les mesures proposées dans le plan visent tout à la fois à répondre à l’urgence sociale du moment et à structurer la politique de solidarité du Gouvernement sur le long terme.
2013 : les voeux de la ministre Marie-Arlette Carlotti aux forces vives
La ministre déléguée en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion s’est exprimée à l’occasion des vœux aux forces vives, mardi 22 janvier 2013 au Ministère. Voici son intervention.
Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs, les responsables associatifs
Mesdames, Messieurs,
Je tenais à vous réunir en ce tout début d’année pour vous remercier du travail accompli en 2012. Ce furent mes premiers contacts, mes premières rencontres, mes premiers chantiers. Ces chantiers je veux les mener jusqu’au bout. J’ai encore beaucoup à faire je le sais.
Je souhaite continuer à vous associer systématiquement au travail que j’engage pour les personnes handicapées et celles en situation de pauvreté.
J’ai souhaité vous réunir, vous, forces vives de la Nation, parce que je sais que sans vous, aucune action politique d’envergure n’est possible. On peut toujours ajuster tel ou tel dispositif, suggérer une nouvelle allocation du budget, mais les réformes de fond, celles qui véritablement vont changer la donne à moyen et à long terme, celles-ci seront le fruit de notre collaboration.
J’ai souhaité vous réunir, vous, acteurs des deux champs dont j’ai la responsabilité, parce que si je mesure évidemment tout ce qui distingue le handicap de la pauvreté, et la pauvreté du handicap, je voulais en ce début d’année, souligner, pour la première fois, ce qui nous rassemble.
En ce début d’année 2013, je formule le vœu que, ensemble, nous construisions une société plus solidaire, plus tolérante, et plus démocratique.
Une société plus solidaire, car la vie fait parfois que, de manière passagère ou plus durable, nous ayons particulièrement besoin des autres. La vie qui distribue avec un certain sens du tragique les moments de joie et les coups durs, met les personnes handicapées et les personnes démunies, dans une situation inhabituelle de dépendance. Répondre à cette dépendance nous honore. Répondre à cette dépendance, c’est rappeler que nous formons une seule et même communauté, celle qui fait l’identité et la grandeur de la nation française : la République. Cette communauté est par définition une communauté qui inclut. Quand elle y échoue, elle s’abîme et c’est la nation entière qui est dans le malaise.
Pour cette raison, les politiques de solidarité que nous menons ne sont pas des politiques de charité, de pitié, mais des politiques qui misent sur les capacités des personnes, quelle que soit leur condition. Il ne s’agit pas de « dédommager » tout en acceptant d’enfermer la personne dans un statut et dans une condition dont elle ne sortira jamais, mais de trouver à chaque fois, les leviers de son émancipation.
Une société plus tolérante, car nous devons reconnaître nos différences sans les craindre. Nous devons avoir la conscience à la fois que nous sommes unis, que nous sommes engagés par un même destin, et en même temps que la singularité de chacun doit être respectée et valorisée.
Je parle souvent de l’importance de changer de regard. Car les personnes handicapées comme les personnes démunies souffrent aussi de cela : du regard des autres, de leur malaise, ou de leur défiance face à l’altérité, face à ce qui semble étrange parce qu’étranger.
Changer de regard sur le handicap pour arrêter de l’appréhender exclusivement comme une carence ; voir que le handicap, c’est aussi et surtout un problème d’environnement et d’organisation de société. Et que par conséquent, nous sommes tous concernés, tous interpellés.
Changer de regard sur la pauvreté et voir que ceux qui en souffrent ne l’ont pas choisi, ne sont pas des profiteurs ou des fraudeurs, mais des personnes qui sont victimes d’une défaillance collective. Et que par conséquent, chacun est concerné. Nous devons y remédier collectivement, en prenant des décisions politiques qui vont dans le sens de plus de justice et de solidarité.
Une société plus démocratique enfin. Car je suis persuadée que la construction d’un monde commun, que la recherche de l’égalité, passe désormais par une plus grande attention à la parole de chacun. Je veux tant que possible dépasser les logiques de dispositif pour faire place aux parcours de vie, je veux tant que possible que la solidarité se conjugue à l’attention à autrui, à un accompagnement soucieux de la personne, de l’humain.
Et cela, j’en suis persuadée, passe par la prise en compte de la parole des usagers, des bénéficiaires, bref des personnes que les politiques publiques veulent aider. La participation des bénéficiaires de l’action sociale à la « Conférence Nationale de Lutte contre la Pauvreté » a été un véritable succès. Je veux m’appuyer sur cette expérience réussie pour concevoir et améliorer toutes les politiques publiques dont j’ai la charge.
Une démocratie renouvelée, c’est une démocratie qui sait dialoguer à tous les niveaux : au niveau national comme au niveau local, avec les élus et les représentants de l’Etat, avec les corps intermédiaires, les associations et les syndicats, et avec les citoyens, tous les citoyens.
Je ne veux pas être trop longue et vous assommer avec ma feuille de route. Nous aurons l’occasion d’y revenir avec précision dans des moments plus appropriés. Mais je veux vous dire que ces principes seront mis en œuvre concrètement dès 2013.
Hier, a été officiellement adopté le « Plan Pluriannuel Contre La Pauvreté et pour l’Inclusion Sociale », lors de la réunion du Comité Interministériel de Lutte contre l’Exclusion, réuni sous l’autorité du Premier Ministre, et qui n’avait plus été réuni depuis 2006. Pour faire reculer la pauvreté, nous allons agir sur tous les fronts : celui de l’accès aux droits, celui de l’emploi, celui du logement celui de la santé, celui de la famille et de l’éducation… A travers l’augmentation du RSA, à travers la « garantie jeunes », à travers le relèvement du plafond de la CMU-C, à travers le logement social, à travers l’accueil de la petite enfance… partout où nous pourrons faire reculer la pauvreté, nous le ferons.
Nous le devons car nous ne pouvons accepter que 14% de la population vivent en dessus du seuil de pauvreté.
Dans le domaine du handicap, le Premier Ministre a annoncé la tenue d’un « Comité Interministériel du Handicap ». Ce sera un rendez-vous majeur qui confirme la volonté du Gouvernement de traiter le handicap dans toutes ses dimensions.
J’attends dans les prochains jours le rapport de la sénatrice Madame Campion sur l’accessibilité. Elle remettra son rapport au Premier Ministre, et nous devrons prendre rapidement les décisions pragmatiques qui nous permettront de progresser d’ici l’échéance de 2015.
Je suis très attentive aux travaux du groupe de travail que nous avons mis en place dans le cadre de la Refondation de l’Ecole sur la professionnalisation de l’accompagnement des enfants en situation de handicap. J’ai la conviction que c’est un élément clé de l’accès de tous à l’école. Ces conclusions seront rendues au mois de mars.
Vous savez par ailleurs que nous allons lancer un 3è plan autisme. J’irai ce mois-ci rencontrer des professionnels belges et les autorités belges, afin de voir ce qui en Belgique fonctionne bien, pour nous inspirer des bonnes pratiques.
Sur tous ces chantiers, comme sur ceux que je n’ai pas détaillés, comme le travail en cours sur l’accès aux soins ou les avancées nécessaires en matière d’emploi ou de formation professionnelle, sur tous les chantiers je compte vraiment sur vous
Je compte sur les parlementaires, sur leur vigilance, comme sur leur esprit d’initiative, pour que le handicap continue à être systématiquement intégré dans nos lois, et que l’arsenal anti-pauvreté se mette rapidement en place.
Je compte sur les associations, sur leur engagement en toute indépendance, sur leur participation critique et constructive, pour que, ensemble, et par delà nos différences, nous réussissions en 2013 à sortir de la crise en restant unis et solidaires.
Seul le prononcé fait foi.
Comité interministériel contre les exclusions : de véritables avancées
Lundi 21 janvier j’ai participé en tant que Ministre en charge de la lutte contre l’exclusion au lancement du plan gouvernemental contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Cette feuille de route, élaborée en concertation avec de très nombreuses associations et les pouvoirs publics, prévoit des solutions concrètes pour réduire les inégalités.
Outre la revalorisation de 10% du RSA d’ici 2017, nous agissons avec le gouvernement sur des besoins spécifiques comme l’accès aux soins des plus démunis en augmentant le plafond de la CMU complémentaire pour y intégrer 750 000 personnes de plus, et notamment de nombreux travailleurs pauvres. Les familles monoparentales, souvent en situation de grande précarité, seront également mieux accompagnées. Des mesures de lutte contre le surendettement qui plonge de plus en plus de familles dans la pauvreté, vont être élaborées tandis qu’un observatoire de l’inclusion bancaire vérifiera les pratiques des banques envers leurs clients les plus en difficulté. L’hébergement d’urgence pour les personnes sans abris sera renforcé et les jeunes sans qualifications, particulièrement touchés par le chômage, sont également concernés par ce plan qui prévoit l’instauration d’une « garantie jeune » leur offrant un accompagnement intensif vers l’emploi.
Ces annonces concrétisent l’engagement fort du gouvernement de lutter contre la pauvreté et l’exclusion et de placer la solidarité au cœur du redressement de notre pays.
Marseille : se souvenir de la rafle de l’Opéra et du Vieux Port
A l’occasion du 70ème anniversaire de l’évacuation et de la déportation des populations des quartiers du Vieux Port et de l’Opéra, Marie-Arlette Carlotti s’est exprimée au nom du gouvernement lors de la cérémonie qui s’est tenue le 20 janvier 2013.
Mesdames, Messieurs,
Il est essentiel que nous soyons aujourd’hui réunis. Une actualité chasse l’autre à une vitesse vertigineuse ; chacun est pris dans le tourbillon de la vie, avec ses contraintes, ses plaisirs et ses urgences. Mais il est des moments où il faut s’avoir faire une pause. Prendre le temps de s’extraire de ce mouvement incessant pour se retourner sur l’histoire. Redonner de l’épaisseur au temps, se souvenir.
Se souvenir qu’un dimanche de janvier 1943, il y a 70 ans, Marseille a pleuré devant le spectacle ignoble de ces Marseillais emmenés à Compiègne par la volonté commune du régime nazi et de celui de Vichy. Se souvenir qu’un quartier entier de la ville a été détruit, suspect d’être trop rebelle, trop cosmopolite, trop… marseillais !
Si l’on devait dessiner l’envers de l’idéologie nazie, je suis persuadée que l’on verrait apparaître les contours de Marseille, cette ville façonnée par l’amour de tous ceux qui ont décidé d’y faire leur vie, d’où qu’ils viennent, de Grèce, d’Arménie, d’Italie, de Corse, du Maghreb ou des Comores. Cette ville si fière qu’elle ne supporte pas que sa liberté soit menacée ; cette ville si impertinente qu’elle ne peut envisager de se soumettre.
Ce 23 janvier 1943, la faillite morale et le cynisme de certaines de ses élites sont venus prêter main forte à l’idéologie de la haine pour éliminer des Juifs, des résistants, et tous ceux qui gênaient l’ordre morbide que cette idéologie avait établi.
Ce jour-là, des familles ont été à jamais séparées ; des personnes de tous âges à qui la vie avait certainement fait plein de promesses ont perdu en quelques heures tout espoir.
Ce jour-là, des Français, des Marseillais, ont décidé de nier ce que sont les valeurs fondamentales de la France et l’identité de Marseille.
Ce jour-là, ceux qui ont tourné le dos à la République ont piétiné le peuple de Marseille, la nation française, et finalement l’humanité.
Ce jour-là, les obscurantismes nazi et fasciste ont frappé le continent européen, ont frappé la France, ont frappé Marseille.
Aujourd’hui, d’autres obscurantismes sévissent ailleurs dans le monde et notamment en Afrique, au Mali. La décision du Président de la République de faire intervenir les forces armées françaises au Mali est la conséquence du refus de la France de voir notre commune humanité remise en cause.
Maintenir les valeurs humanistes et républicaines vivaces exige des choix courageux.
Elle exige aussi un travail quotidien, qui engage au premier chef les élus de la République.
Elle exige enfin des moments exceptionnels, comme celui-ci, des moments de mémoire et de recueillement. Ils exercent notre conscience pour que le moment venu, quand, sous une forme peut-être inédite, notre liberté et notre intégrité seront menacées, nous sachions le voir et trouver la force de nous élever.