Marie-Arlette Carlotti, Ministre déléguée en charge des personnes handicapées de 2012 à 2014, auteure du 3è plan autisme, déplore l’invisibilité dans laquelle reste cantonné le handicap en France.
« Le 2 avril, journée mondiale de l’autisme, un rapide coup de projecteur sera porté sur le parcours du combattant que vivent encore de nombreuses personnes autistes et leurs familles. La situation des personnes handicapées mérite mieux que cet intérêt de circonstance.
Je souhaiterais que le handicap devienne un enjeu majeur du débat public. En publiant aujourd’hui, chez la Fondation Jean Jaurès, « Pour une République singulariste », nous apportons notre pierre. »
« Nous voulons interpeller l’ensemble des acteurs et des citoyens, à commencer par les forces de Gauche. La Gauche revendique à juste titre la valeur d’égalité comme une valeur cardinale. Cette ambition exige de prendre en compte tous les citoyens dans leur singularité. On ne peut pas dire : « ok pour l’égalité, mais seulement entre gens qui se ressemblent. » Il faut mettre les choses à plat et repenser notre organisation collective, sinon on restera dans une égalité abstraite, une égalité de façade. »
Billets libellés citoyen
Pour une République singulariste (publié à la Fondation Jean Jaurès)
Marie-Arlette CARLOTTI s’engage pour l’inscription sur les listes électorales des personnes démunies
En déplacement à Alfortville, Marie-Arlette Carlotti a encouragé l’inscription sur les listes électorales des personnes démunies en participant au lancement d’une initiative d’associations. « Faites entendre votre voix« , indique l’affichette dont la conception a été initiée en octobre par le service intégré de l’accueil et de l’orientation de Paris (SIAO 75) avant d’être rejoint par la fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars) et la Fondation Abbé Pierre.
Marie-Arlette CARLOTTI a notamment appelé la Caisse Nationale d’Allocation Familiale et les centres communaux d’action sociale à relayer cette campagne.
« Dans la démarche qui consiste à aider une personne à reprendre le contrôle de sa vie, la citoyenneté est une dimension centrale. Elle est le lieu privilégié de l’autonomie, là où la personne dit ce qu’elle veut, pour elle-même et pour les autres. Une politique d’insertion est donc nécessairement une politique de soutien à la citoyenneté.
En favorisant la participation électorale des personnes démunies je souhaite défendre leur dignité, une dignité qui a été largement entamée par les discours de stigmatisation» a conclu la ministre.
Moraliser la vie publique marseillaise
Jean-Noël Guérini a sollicité une nouvelle fois la prise en charge de ses frais de défense par le Conseil général des Bouches-du-Rhône.
Une majorité de conseillers généraux a décidé de le soutenir. Marie-Arlette Carlotti a refusé de joindre sa voix à cette majorité.
La décence aurait voulu que Jean-Noël Guérini ne cherche pas une nouvelle fois à faire assumer financièrement ses ennuis judiciaires par la collectivité. Dans cette situation particulière, ce que le droit permet, la morale la plus élémentaire le réprouve.
Marie-Arlette Carlotti rappelle que l’exemplarité de la gouvernance dans les Bouches-du-Rhône et en particularité à Marseille est la condition sine qua non du rebond de la ville. Il est urgent de réinsuffler de la morale et de la probité dans le fonctionnement des institutions pour retrouver la confiance des Marseillais.
« Je combats depuis des années ce système incarné par Jean-Noël Guérini. Je le combats frontalement au sein du Conseil général comme au sein de la Fédération socialistes des Bouches-du-Rhône. Aujourd’hui la réaction de milliers de marseillais me conforte dans le combat que je mène depuis de nombreuses années. »
Marseille a besoin des Marseillais
Sur tous les grands chantiers de la ville, les Marseillais sont à l’initiative, bien plus que les pouvoirs publics. Marseille capitale européenne de la culture est tirée par les artistes et les citoyens curieux davantage que par la Mairie. Le projet de métropole est défendu par les chercheurs, les entrepreneurs, les habitants qui ont bien compris tout ce que ce projet avait d’utile pour leur avenir et celui de leur ville. Pendant ce temps, un grand nombre d’élus locaux s’inquiètent de ce qu’il adviendra de leur mandat, de leur pouvoir, et usent d’arguments spécieux pour éviter de prendre leurs responsabilités.
En ce moment, des chercheurs marseillais proposent pour la première fois un vaccin curatif contre le SIDA. Des années de recherche sont en passe de déboucher et d’offrir une solution alternative à la trithérapie. Il s’agit là d’une petite révolution. Et pourtant, de l’aveu même de ces chercheurs, leurs travaux auraient pu aboutir bien plus vite s’ils avaient été soutenus. Au lieu de cela, ce sont des investisseurs marseillais qui ont pallié la défaillance des institutions publiques, en sollicitant des particuliers.
Cet exemple remarquable ne suffit pas à masquer tous les dysfonctionnements de notre ville, le laisser-aller, les incivilités, les violences, les petits arrangements. Parce que de tout cela aussi, les Marseillais en sont capables.
Marseille a besoin des Marseillais. Marseille est à la croisée des chemins, et elle s’en sortira si les Marseillais en font le choix, s’ils font l’effort de donner le meilleur d’eux-mêmes et de renoncer à tout ce qui abîme leur ville, son image, et finalement notre capacité à vivre ensemble.
Évidemment, cette mobilisation des Marseillais, ce sursaut, doit se traduire politiquement. La ville ne peut pas rester en roue libre, sans gouvernance, ou avec une gouvernance discréditée. Mais là encore, tout dépend de la volonté des Marseillais : c’est eux qui choisissent leur classe politique ; c’est eux qui lui donneront une nouvelle légitimité.
A Marseille, le 17 mars, faites le changement !
Samedi 17 mars 2012, Marie-Arlette Carlotti membre de l’équipe nationale de campagne de François Hollande participera à la journée de mobilisation. Accompagnée de militants, elle ira à la rencontre des citoyens.
« J’invite à nous rejoindre toutes celles et ceux qui aspirent au changement. Le grand enjeu de cette mobilisation exceptionnelle sera de sensibiliser notamment les abstentionnistes, en allant à leur rencontre durant le mois de campagne qui reste » a déclaré Marie-Arlette Carlotti.
Le rendez-vous est fixé samedi 17 mars à 9h30, impasse Fissiaux (quartier 5 avenues) dans le 4ème arrondissement de Marseille.
Une réforme territoriale qui risque de compliquer la vie des citoyens
Afin de mieux comprendre la situation, voici six questions sur la réforme des collectivités territoriales et mes réponses :
1) L’un des axes de la réforme est la suppression de la clause de compétence générale. A quoi sert cette clause ?
Elle nous permet de prendre des initiatives en fonction du contexte local.
Par exemple dans le département des Bouches-du-Rhône, nous agissons en matière de santé publique en aidant nos hôpitaux à acquérir des équipements de pointe, en luttant contre la fracture numérique grâce à l’opération « Ordina 13 ». Tout cela et bien d’autres actions seront interdites si on supprime cette clause. Nous devrons même cesser de subventionner les associations alors que nous en aidons aujourd’hui plus de 7000 avec un budget de 80 Millions d’euros.
2) Le Département est le premier financeur des communes, comment va-t-il continuer à l’être ?
Le gouvernement veut couper le lien naturel qui unit communes et Département. Or la plupart des communes des Bouches-du-Rhône, en particulier Marseille, ne pourront assumer seules le cout des équipements dont elles ont besoin : une crèche, un transport en commun, une route. Qui va les aider ? L’Etat ? Alors qu’il cumule un déficit de 138 milliards d’euros !
3) Vous êtes opposée à la suppression de la taxe professionnelle ? Pourquoi ?
Ne soyons pas naïfs ! La Cotisation économique territoriale annoncée ne compensera jamais la TP qui était la principale ressource des collectivités. L’Etat nous transfère sans cesse de nouvelles charges : entretien des routes nationales, personnel des collèges…..cette suppression de la TP est donc aberrante. En plus c’est un contre sens économique car sa suppression va transférer le poids de l’impôt sur les seules familles.
4) Le gouvernement dit que les collectivités dépensent trop, qu’il faut les « mettre à la diète » ?
Il faut traduire cette expression par « réduire les services aux citoyens ». Normal pour un gouvernement qui supprime des hôpitaux, ferme des bureaux de poste ou des tribunaux.
En fait, on veut nous contraindre à faire des choix impossibles : moins de transports en commun, moins d’aide aux personnes âgées ? Moins de protection contre les incendies ? Moins de cultures ? Moins de sécurité sur les routes ? Moins de logements sociaux ? Les Collectivités locales investissent pour le mieux vivre des citoyens. Regardez les collèges dont s’occupent le Département depuis 20 ans, ils sont beaux, fonctionnels et respectueux de l’environnement. Le Collège Longchamp qui fait entièrement peau neuve, qui va couter 26 127 000 euros au Conseil Général, va embellir notre quartier.
5) Depuis 30 ans, l’Etat transfère des responsabilités aux Départements, là c’est une marche arrière ?
L’Etat nous a confié ce qu’il y a de plus sensible : protection de l’enfance, insertion, services d’incendie et de secours, aide aux personnes handicapées et aux personnes âgées dépendantes… Maintenant il veut nous supprimer. Où est la logique ?
6) Cette réforme est un peu technique, comment intéresser les citoyens ?
On essaye de faire croire qu’elle est purement technique. On argumente avec des propos démagogiques : « on va supprimer la moitié des élus et tout ira mieux ». Avec un élu pour 40 000 habitants, on va perdre en proximité, c’est évident. La vérité c’est qu’on veut tuer la décentralisation et le mobile est idéologique : réduire à néant un héritage de la gauche, reconcentrer le pouvoir à Paris en mettant les collectivités sous tutelle financière et politique. Cette réforme, si elle passe, aura un impact considérable sur la vie quotidienne des citoyens. Le gouvernement pense que les français ne réagiront pas, c’est faux. Un sondage récent comptabilise 83 % d’opposants à la disparition des Départements. C’est pour cela que je soutien l’idée d’un référendum. Si le gouvernement est sur du soutien de français, pourquoi ne le fait-il pas ?