L’ensemble des mesures annoncées par le Président de la République en faveur de l’entrepreneuriat en France sont une très bonne nouvelle pour le développement économique, la lutte contre le chômage et contre la pauvreté.
En donnant mandat à la Banque Publique d’Investissement d’intervenir spécifiquement dans les quartiers les moins favorisés de notre pays, le Président de la République a une nouvelle fois conjugué le développement économique avec l’exigence de justice sociale. Ces zones délaissées sont remplies de gens talentueux qui ont des idées, qui veulent aller de l’avant et que l’Etat doit accompagner et encourager.
Les mesures visant à stimuler l’esprit d’entreprise dans notre pays, et ce dès l’école, à simplifier les démarches de création, d’accompagnement et de gestion administrative quotidienne des Petites et Moyennes Entreprises ainsi que celles ayant pour but de lutter contre la stigmatisation de l’échec donneront aux jeunes entrepreneurs l’envie de se lancer, d’essayer, d’innover.
La création d’un fonds pour l’innovation sociale, géré par la Caisse des dépôts, pour venir en soutien aux entreprises répondant à de nouveaux besoins sociaux correspond également à cette mobilisation de l’Etat pour le développement économique dans la justice.
Comme lors du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale présenté en début d’année, l’action du gouvernement continue à s’attaquer aux causes de l’exclusion. Par son discours et ses engagements, le Président de la République a tenu à rappeler que la mobilisation de tous, et en particulier des entreprises, sera l’une des conditions pour faire reculer le chômage et la pauvreté dans notre pays.
Billets libellés solidarité
Favoriser l’entrepreneuriat pour lutter contre le chômage et contre la pauvreté
Trois Ministres à Marseille, retour sur une journée symbolique
Signe que le Gouvernement a fait de Marseille une priorité nationale, vendredi 8 février 2013, nous étions trois Ministres à y être présents pour défendre des sujets majeurs pour la ville. Solidarité, sécurité et gouvernance étaient au programme, retour sur une journée forte en symboles.
En inaugurant le chantier d’insertion « la banaste de Marianne » j’ai voulu ouvrir cette journée sous le signe de la solidarité. C’est en effet un projet exemplaire alliant insertion professionnelle, lutte contre le gaspillage et aide aux plus démunis que j’ai décidé d’accompagner au travers de mon ministère. Grâce à l’ANDES, le réseau des épiceries solidaires et au soutien de l’Etat, des dizaines de personnes en insertion valorisent les fruits et légumes invendus du Marché d’intérêt national des Arnavaux pour les redistribuer dans le circuit de l’aide alimentaire. A Marseille peut-être plus qu’ailleurs, la solidarité envers les plus démunis doit être soutenue et encouragée.
En fin de matinée, j’étais aux côtés mon collègue Manuel Valls au Centre de supervision urbain pour rappeler l’engagement du Gouvernement de faire de la sécurité des Marseillais une priorité. Réorganisation des forces de police, arrivée de plus de 200 policiers supplémentaires, création des zones de sécurité prioritaires, le Ministre de l’Intérieur a également annoncé une participation forte de l’Etat aux nouveaux dispositifs de vidéoprotection. Au moment où les premiers résultats commencent à se faire sentir, notamment dans la lutte contre les trafics, le Gouvernement réaffirme ainsi que la sécurité sera une des conditions indispensable au redressement de notre ville.
Associations, chefs d’entreprises, usagers des transports, nombreux sont ceux à partager avec moi le constat d’une gouvernance inadaptée aux enjeux du bassin de vie Aix-Marseille. Là aussi, le gouvernement se mobilise. La ministre en charge de la décentralisation Marylise Lebranchu a rappelé vendredi à Marseille sa détermination à mettre en place dans la concertation une institution en cohérence avec son territoire. Pour donner à cette nouvelle structure rationalisée, toutes les chances de relever les défis de l’agglomération Marseillaise, elle a annoncé une dotation de l’état 30% supérieure à ce que reçoivent les actuelles intercommunalités. Une fois de plus, l’engagement du Gouvernement aux côtés de Marseille est au rendez-vous.
Aujourd’hui à un tournant de son histoire, Marseille peut et doit devenir une chance pour notre pays. Près de quatre mois après le comité interministériel sur Marseille et son agglomération, je continue à suivre au quotidien l’ensemble des projets du gouvernement pour notre ville.
De véritables avancées pour les travailleurs sociaux
Au mois de janvier, Marie-Arlette Carlotti, Ministre déléguée chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, a annoncé la mise en place d’un Plan pluriannuel de la lutte contre la pauvreté, lequel faisant des travailleurs sociaux un levier essentiel de la cohésion sociale. Le nombre de personnes précaires ne cesse d’augmenter et les travailleurs sociaux qui sont au bout de la chaine de solidarité sont confrontés quotidiennement à des situations dramatiques. En ouvrant le Conseil Supérieur du Travail Social, elle a souhaité rappeler le rôle indispensable des travailleurs sociaux dont la mission se complexifie et s’intensifie avec la crise qui accroît les inégalités. Le métier de travailleur social est un beau métier, un grand métier, qui nécessite de mettre son intelligence et son énergie au service des autres. Parce que les travailleurs sociaux participent à mettre concrètement en œuvre la solidarité nationale, ils méritent toute la considération de notre pays.
Consciente des conditions de travail difficiles subies par tous ces travailleurs, la ministre entend faire bouger les lignes. Elle annonce à cet effet la tenue en 2014 d’Assises du travail social, auxquelles tous les acteurs du secteur seront invités à participer. Considérant qu’il est primordial que travailleurs sociaux puissent devenir acteurs des politiques publiques qu’ils doivent mettre en œuvre, ils seront conviés à réfléchir sur les thématiques de la formation et des conditions de travail.
D’autres chantiers ont également été lancés par la ministre qui souhaite initier une expérimentation de mise en réseau des intervenants sociaux sur certains territoires.
Parce que la solidarité entre travailleurs sociaux servira la solidarité nationale. Et que cette solidarité est la condition de la justice sans laquelle aucune cohésion n’est possible.
Lire l’intégralité du discours devant le Conseil Supérieur du Travail Social (pdf).
Aide alimentaire européenne : Marie-Arlette Carlotti mobilisée pour les plus démunis
Marie-Arlette CARLOTTI rencontre aujourd’hui les quatre associations françaises d’aide alimentaire (la Fédération Française des Banques alimentaire, la Croix Rouge Française, les Restaurants du Cœur, le Secours Populaire Français) aux côtés de Bernard CAZENEUVE, ministre délégué en charge des Affaires européennes.
A Marseille, lors de sa visite dans les locaux du Secours Populaire le 3 décembre dernier, la ministre déléguée s’était engagée à défendre le programme européen d’aide alimentaire aux plus démunis (PEAD). Après s’être rendue au Parlement européen en fin d’année, Marie-Arlette CARLOTTI répond cet après-midi aux députés lors d’un débat sur le projet de fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) organisé en séance publique, par la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale.
L’aide alimentaire ne concerne pas que nos concitoyens qui sont à la rue, qui n’ont plus rien. Les associations voient aussi venir vers elles de nouveaux profils, des travailleurs pauvres, des familles, des personnes qui sont obligées de faire des choix impossibles entre se chauffer et se nourrir. Des personnes qui ont trouvé dans l’aide alimentaire le moyen, précaire, d’assurer un repas équilibré pour eux et leurs enfants, sans renoncer à tout le reste. L’aide alimentaire s’adresse donc aussi à ceux, trop nombreux, que l’on peut appeler « les invisibles ».
« Face à l’urgence sociale, face au désarroi de millions de nos concitoyens européens, face, aussi, aux engagements pris par l’Union Européenne de sortir 20 millions d’européens de la pauvreté d’ici 2020, nous avions le devoir de trouver une solution pour pérenniser l’aide alimentaire.
Le projet de constituer un Fond Européen d’Aide Alimentaire, rattaché au Fond Social Européen, a le mérite d’apporter cette pérennité. Il a le mérite aussi de reconnaître que l’aide alimentaire est une composante importante de la solidarité.
Par ailleurs, c’est une très bonne chose que les excédents agricoles puissent venir s’ajouter au montant du FEAD, à la fois parce que le besoin de solidarité l’exige, mais aussi, parce que cette solidarité implique la coordination de tous les champs des politiques publiques » précise Marie-Arlette CARLOTTI.
« La solidarité est ce qui fait notre identité et la grandeur de notre nation. Je réaffirme aujourd’hui ma volonté et celle du Gouvernement de lutter contre la pauvreté et toutes les formes de précarité » a insisté la ministre.
Questions au Gouvernement : réponse de Marie-Arlette Carlotti sur le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale
Lors des questions au Gouvernement du mercredi 23 janvier 2013, la ministre Marie-Arlette Carlotti a la députée Hélène Geoffroy sur le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Adoptées lundi lors du comité interministériel contre les exclusions, les mesures proposées dans le plan visent tout à la fois à répondre à l’urgence sociale du moment et à structurer la politique de solidarité du Gouvernement sur le long terme.
Comité interministériel contre les exclusions : de véritables avancées
Lundi 21 janvier j’ai participé en tant que Ministre en charge de la lutte contre l’exclusion au lancement du plan gouvernemental contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Cette feuille de route, élaborée en concertation avec de très nombreuses associations et les pouvoirs publics, prévoit des solutions concrètes pour réduire les inégalités.
Outre la revalorisation de 10% du RSA d’ici 2017, nous agissons avec le gouvernement sur des besoins spécifiques comme l’accès aux soins des plus démunis en augmentant le plafond de la CMU complémentaire pour y intégrer 750 000 personnes de plus, et notamment de nombreux travailleurs pauvres. Les familles monoparentales, souvent en situation de grande précarité, seront également mieux accompagnées. Des mesures de lutte contre le surendettement qui plonge de plus en plus de familles dans la pauvreté, vont être élaborées tandis qu’un observatoire de l’inclusion bancaire vérifiera les pratiques des banques envers leurs clients les plus en difficulté. L’hébergement d’urgence pour les personnes sans abris sera renforcé et les jeunes sans qualifications, particulièrement touchés par le chômage, sont également concernés par ce plan qui prévoit l’instauration d’une « garantie jeune » leur offrant un accompagnement intensif vers l’emploi.
Ces annonces concrétisent l’engagement fort du gouvernement de lutter contre la pauvreté et l’exclusion et de placer la solidarité au cœur du redressement de notre pays.
Rencontre avec les équipes de l’Association Nationale de Développement des Épiceries Solidaires à Rungis
Marie-Arlette Carlotti s’est rendue ce matin au marché de Rungis pour rencontrer l’équipe de l’Association Nationale de Développement des Épiceries Solidaires (A.N.D.E.S.). Créée en 2000 par Guillaume Bapst, elle soutient l’implantation et le développement des épiceries sociales et solidaires en France. L’A.N.D.E.S. est l’une des principales associations françaises d’aide alimentaire, aux côtés de la Croix Rouge, de la Fédération Française des Banques Alimentaires, des Paniers de la Mer, des Restos du cœur et du Secours Populaire.
Depuis 5 ans, l’association implante des chantiers d’insertion sur les marchés de gros pour redistribuer des fruits et légumes invendus à l’ensemble des réseaux d’aide alimentaire, tout en permettant à des personnes en situation d’exclusion de s’insérer durablement dans l’activité économique.
Marie-Arlette Carlotti invitée de Ruth Elkrief
Marie-Arlette Carlotti était mardi 11 décembre 2012 l’invitée sur BFM TV de Ruth Elkrief, après la conférence nationale de lutte contre la pauvreté.
Marie-Arlette Carlotti : l’invitée de Ruth Elkrief par BFMTV
Conférence pauvreté : discours d’ouverture de Marie-Arlette Carlotti
Durant deux jours se tient la Conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Voici le discours d’ouverture de Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion.
Mesdames, Messieurs,
La pauvreté n’est pas une fatalité. La qualité des propositions suggérées dans les rapports, l’énergie déployée ces dernières semaines, me rendent optimistes et confortent ma conviction : la pauvreté n’est pas une fatalité, et cette conférence sera la conférence des solutions.
Trouver des solutions suppose avant tout de ne pas se tromper de diagnostic. Je veux saluer le travail remarquable réalisé sous l’autorité des « personnalités qualifiées ». Avec chacune, j’ai eu un échange nourri. Au-delà de l’expertise, reconnue de tous, j’ai vu des femmes et des hommes généreux qui ont décidé de mettre leur intelligence au service des plus démunis.
Je remercie tous ceux qui, avec la même sincérité, la même envie, ont participé aux groupes de travail et contribué à dresser un état des lieux et à dessiner des perspectives.
Cette somme de compétences et de volonté sera nécessaire, car la pauvreté s’est installée dans notre pays avec une vigueur particulière ces dernières années.
On constate depuis 2002, et plus encore depuis 2006, une augmentation jamais connue de la pauvreté : 8,5 millions de Français sont concernés ; un million de personnes de plus qu’il y a dix ans.
Pour la première fois depuis 2004, le revenu médian des Français a baissé. La crise que traverse notre pays est particulièrement dure pour nos concitoyens les plus fragiles, y compris pour celles et ceux qu’on croyait protégées parce qu’elles avaient un emploi.
Non seulement la pauvreté frappe durement, mais aujourd’hui elle a plusieurs visages.
Elle a le visage de ces immigrés qui sont cantonnés à la précarité et au travail illégal.
Elle a le visage de ces femmes qui vivent seules avec leur enfant. Presque un tiers d’entre-elles sont pauvres.
Elle a pris le visage de ces enfants dont le destin semble scellé : désormais la pauvreté s’hérite de génération en génération.
La pauvreté a pris le visage de ces jeunes qui sont sortis trop tôt de l’école et qui galèrent. Ces jeunes qui aujourd’hui n’ont rien, ni emploi, ni formation, ni ressource. C’est vers eux que nous devons nous tourner en priorité.
Redonner un horizon à la jeunesse de notre pays est la priorité du Président de la République.
C’est pour préserver l’avenir de la jeunesse que François Hollande a fait le choix courageux du désendettement de l’Etat.
Et c’est pour préparer cet avenir que le Président de la République veut réorienter la construction européenne vers plus de croissance, plus d’emploi, et plus de justice.
C’est pour construire cet avenir que les moyens de l’éducation nationale ont été augmentés et que nous proposons un pacte pour refonder l’école.
Pour cette jeunesse, pour tous ceux qui souffrent au quotidien et qui se privent de l’essentiel, nous devons agir.
C’est d’abord une obligation morale. Quand un enfant sur 5 vit dans la pauvreté, ce sont les fondements de la République qui sont atteints. La République, cet idéal qui nous unit, ce projet humaniste qui nous rappelle que nous formons une seule et même communauté, cette République là, exige que chacun vive dans des conditions dignes.
C’est aussi une nécessité économique. Un pays comme la France n’a pas les moyens de se priver d’une part considérable de ses forces vives, de ces hommes, de ces femmes qui manquent d’argent mais pas d’énergie. Le redressement de notre pays entrepris par le Président de la République et le Premier Ministre ne se fera pas en laissant 14% de la population sur le bord du chemin. La France se redressera si elle est unie, si elle est solidaire et si elle sait mettre à profit les compétences de tous.
La France, de l’Etat aux collectivités territoriales, des entreprises aux syndicats, la France dans toute sa pluralité, a cette double obligation, morale et économique, d’agir pour la solidarité.
Nous agirons avec principes.
Le premier de ces principes, c’est de respecter les personnes démunies.
De les respecter en abandonnant les discours de stigmatisation et de culpabilisation.
La Caisse nationale d’allocations familiales évalue à 5% la fraude au RSA. Hors, parallèlement, 68% des personnes éligibles au RSA activité ne le demandent pas ; 2 foyers très modestes sur 3 ne perçoivent pas les 130 euros mensuels auxquels ils ont droit. Il nous faut lutter avec fermeté contre la fraude et en même temps rétablir une vérité essentielle : les personnes démunies ne choisissent pas la pauvreté ; elles n’en profitent pas ; elles la subissent !
Je suis attachée à la notion de responsabilité. C’est parce que j’y suis attachée, que je refuse qu’elle soit dévoyée, qu’elle soit instrumentalisée pour diviser les Français.
La responsabilité, c’est celle de la République qui doit garantir les droits de tous. La République sait distinguer le désarroi de l’abus ; la République sait distinguer la relégation de la fraude ; et elle sait apporter, dans chaque cas, la réponse appropriée !
La responsabilité, c’est la méthode choisie par ce Gouvernement : ne pas céder à la politique de l’annonce.
Car c’est cela aussi le respect : ne pas promettre ce que l’on ne saurait tenir.
Cette conférence n’est pas un aboutissement ; elle est une étape importante pour définir un plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté. Notre action se poursuivra tout au long de notre mandat, avec la même détermination. Tout ne pourra pas être réglé dans l’immédiat ; nous sommes lucides. Mais nous voulons avancer, dès maintenant ; et poursuivre notre effort, jusqu’au bout. Il ne s’agit pas de susciter l’espoir pour ensuite décevoir.
Nous donnerons à l’ensemble des acteurs de l’action sociale et aux usagers, les moyens de vérifier, en toute indépendance, la mise en œuvre du plan pluriannuel, d’en discuter les réussites et les échecs comme nous l’avons fait dans la préparation de cette conférence.
Le deuxième principe de notre action, c’est de ne pas traiter la pauvreté « à part ».
Les problèmes des personnes les plus démunies, ou de ces familles modestes qui vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté, ce sont les problèmes de tous.
Le problème majeur, c’est le chômage.
On compte d’ailleurs trois fois plus de chômeurs pauvres que de travailleurs pauvres.
C’est pourquoi politique de lutte contre l’exclusion et politique de l’emploi se confondent. Cette bataille de l’emploi, le Président de la République et l’ensemble du Gouvernement, la mènent sur tous les fronts : celui de la réorientation de l’Europe, celui de la politique industrielle, celui de la formation, celui du dialogue social. Nous sommes entièrement mobilisés à réduire le chômage qui est un drame individuel et collectif.
Mais être pauvre, c’est aussi se priver de ce qu’il y a de plus essentiel : se nourrir. Plus de 800 000 personnes ont besoin de l’aide alimentaire pour manger.
Je profite de cette tribune pour réaffirmer la volonté sans faille de ce Gouvernement de se battre pour maintenir le programme européen d’aide aux plus démunis qui permet à 18 millions d’européens d’avoir un repas chaque jour.
Être pauvre, c’est abandonner le confort plus élémentaire. 8 millions 500 000 personnes dépensent plus de 10% de leur budget pour se chauffer ; beaucoup n’en ont tout simplement pas les moyens.
Être pauvre, c’est avoir de grandes difficultés à se soigner. Un Français sur 6 y renonce par manque d’argent.
Souvent, être pauvre, c’est ne plus pouvoir se loger ; ne plus avoir ce qui est la base de la vie sociale : un foyer. En France, 3,6 millions de personnes sont mal logées et 150 000 sont sans domicile fixe.
Dans tous les cas, être pauvre, c’est éprouver le manque ; c’est se sentir relégué ; c’est subir concrètement, dans sa chair, le poids des inégalités qui se creusent.
Tous ces sujets, nous allons les traiter de manière coordonnée. Chaque Ministre recevra, de la part du Premier Ministre et à l’issue de la conférence, une feuille de route qui formalisera les engagements volontaristes du Gouvernement.
Le troisième principe de notre action, c’est l’accès au droit pour tous.
Pourquoi des personnes ne demandent pas les prestations auxquelles elles ont droit ?
La complexité des dispositifs, l’ignorance-même de ces dispositifs, la lassitude, la stigmatisation des bénéficiaires, tout cela participe à ce que des personnes qui ont besoin d’aide, passent en réalité au travers.
Ce phénomène, c’est le non-recours.
Je veux faire de la lutte contre le non-recours une priorité.
Lutter contre le non-recours, c’est dire haut et fort ce qu’est la République, cette communauté qui protège, cette communauté qui élève, cette communauté qui fait le pari de la fraternité.
Pour améliorer nos dispositifs, nous avons tous constaté à l’occasion des groupes de travail préparatoires à cette conférence, à quel point la confrontation des points de vue entre experts, acteurs de terrain, et personnes bénéficiaires a été riche et féconde. Les personnes démunies elles-mêmes ont beaucoup de choses à dire sur les politiques qui les concernent. Leur parole a bousculé les acteurs institutionnels. Au regard de ces apports, je souhaite que l’idée de ce « huitième collège » puisse être généralisée dans la conception et le suivi de nos politiques publiques.
Nous ne sommes pas dans l’assistanat, nous sommes dans la solidarité.
Mesdames, Messieurs,
Tout ne sera pas réglé à l’issue de la conférence ; nous le savons. Mais cette conférence est l’occasion de mettre la pauvreté au cœur du discours de la République.
Un discours de décence : nous avons une dette à l’égard des personnes démunies, et non l’inverse !
Un discours de cohésion : sans cohésion, il n’y aura pas de redressement.
Un discours de justice : la pauvreté est insupportable dans un pays comme la France.
Notre pays restera un grand pays si les principes de la République continuent de nous inspirer. C’est la responsabilité du Gouvernement, c’est notre responsabilité.
Seul le prononcé fait foi.
Lundi 10 décembre 2012 – Palais d’Iéna, Paris