2012 : un climat nauséabond où les plus pauvres étaient stigmatisés, où la droite était plus prompte à lutter contre la fraude sociale que contre la fraude fiscale, prompte à faire reculer « l’assistanat » plutôt que la pauvreté.
C’est dans ce contexte et à contre-courant, que François Hollande a pris l’engagement de faire de la lutte contre toutes les formes de discriminations une de ses priorités et de faire reculer l’exclusion.
Il s’y était engagé pendant sa campagne : concevoir un plan comme un tremplin offrant aux personnes en difficulté des opportunités pour rebondir.
Au gouvernement, il m’en a confié la responsabilité.
J’ai mobilisé toute la société, mes collègues du gouvernement, les institutionnels, les syndicats, les associations et les militants qui se battent avec abnégation contre la pauvreté.
Les personnes touchées par l’exclusion ont eu leur mot à dire.
De ce vaste remue-méninge est né, le 21 janvier 2013, le Plan pluriannuel 2013-2016 de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale.
Pour la première fois sous la Vème République, on abordait la pauvreté sous toutes ses facettes : le non-recours aux droits, le revenu, l’accès aux soins, l’hébergement et le logement, la domiciliation, la citoyenneté, etc.
De ce plan sont sorties des mesures concrètes :
- La revalorisation de 10% du RSA en cinq ans et l’augmentation de l’ensemble des prestations sociales et familiales ;
- La création de 30 000 places d’hébergement d’urgence pour sortir de la rue les grands précaires et de 80 000 places supplémentaires de logement accompagné ;
- La Prime d’Activité, un coup de pouce pour plus de 2 millions de ménages aux faibles revenus, y compris les jeunes actifs.
- La Garantie Jeunes a déjà offert une nouvelle chance à 50 000 jeunes de 18 à 26 ans en grande difficulté.
- 250 000 jeunes en emplois d’avenir ont bénéficié d’un contrat de longue durée et d’une formation.
- 750 000 personnes supplémentaires ont accédé de la CMU-C.
- 5000 femmes ont déjà bénéficié de la garantie contre les pensions alimentaires impayées.
- Dès la première année, nous avons ouvert 28 000 places en crèche.
Le niveau de pauvreté s’est stabilisé depuis 2012. Mais la pauvreté et les inégalités subsistent en France.
Il nous faudra agir encore pour répondre à l’urgence sociale.
Faute d’avoir porté fièrement ces mesures, nous avons perdu le combat des valeurs.
C’est pourquoi aujourd’hui encore la droite déraille.
Dans sa course effrénée derrière le FN, elle prépare un terrible saut en arrière. Parce qu’elle impute aux pauvres la responsabilité de leur situation, parce que pour elle l’exclusion n’est pas un risque mais un choix, la droite se propose de faire reculer la solidarité.
Dans le débat démocratique qui s’annonce, la droite sera sans limites.
Pour la gauche, ce sera l’occasion d’ouvrir de nouveaux chantiers contre la pauvreté.
Celui du Revenu Universel, une mesure de simplification et de justice, une aide unique, ouverte à tous, et même aux plus jeunes.
Celui du droit au logement décent pour tous, accompagnant chaque parcours de vie et nécessitant mobilisation et solidarité sur tous nos territoires.
C’est le destin de la gauche, que d’être sans relâche aux cotés de ces millions de citoyens, jeunes ou retraités, sans emploi ou travailleurs modestes, qui vivent la galère et qui n’aspirent qu’à saisir une nouvelle chance.
Il est temps de penser différemment la solidarité, de passer de la nécessaire aide à l’offre d’une vie décente. Bref, de bâtir une société dans laquelle tout le monde trouve sa place.
François Hollande est de ceux qui ne se résignent pas. Il saura se battre contre cette fatalité et portera de nouvelles avancées.
Redonner de l’espoir, rendre leur dignité à tous ceux qui n’ont rien, incarner la promesse républicaine et faire vivre ces beaux mots d’Egalité et de Fraternité, c’est l’honneur de la gauche.