Billets dans la catégorie Points de vue
Pourquoi je soutiens la candidature de Stéphane LE FOLL comme Premier Secrétaire du PS ?
Colloque HAS –URIOPS – LA REPUBLIQUE A L’EPREUVE DE LA SOLIDARITE – Intervention de Marie-Arlette CARLOTTI
Mesdames, Messieurs, Cher(e)s ami(e)s,
Je voudrais remercier HAS et l’URIOPS d’engager cette réflexion sur : »La République à l’épreuve de la Solidarité ».
Et il est heureux que cela se passe à Marseille qui souffre de la grande pauvreté, avec 4 de ses arrondissements classés parmi les 6 communes les plus pauvres de l’hexagone.
Une pauvreté que les autorités locales s’obstinent à vouloir ignorer.
Pour aborder la question qui nous est posée, il nous faut avant tout répondre à l’urgence, car pauvres ne peuvent attendre. Nous devons faire preuve d’une volonté politique forte, au lieu de se contenter de multiplier les dispositifs.
Il nous faut aussi réfléchir à un nouveau modèle pour répondre aux nouveaux enjeux. Car les besoins se sont à la fois accrus et diversifiés et nos institutions ont mal vieillies. Elles ne répondent plus au besoin qu’à une société de se protéger du risque.
La République protège mal ses concitoyens.
Un besoin de se protéger du risque qui est ancien, avant même la naissance de la République.
Autrefois, cette protection était confiée à la charité et à la solidarité familiale. Avoir beaucoup d’enfants était la meilleure garantie pour assurer ses vieux jours.
Puis les organisations religieuses ont maillé le territoire d’hospices, d’hôpitaux,…
Les nobles et les bourgeois logeaient et nourrissaient leurs serviteurs, les artisans leurs ouvriers.
A l’exception des corporations (où la notion de solidarité apparaît) pendant longtemps la réponse a été de nature charitable et d’assistance.
Même après la Révolution française, le parcours pour une protection sociale publique reste chaotique et même tumultueux.
Les Libéraux opposent une forte résistance et n’admettent que des mesures restreintes de « bienfaisance publique ».
Ce n’est qu’avec l’industrialisation qu’une protection sociale se construit petit à petit autour du travail et de l’usine.
Plus près de nous, c’est le Conseil National de la Résistance qui a porté sur les fonds baptismaux le socle des droits sociaux que nous connaissons aujourd’hui, protection maladie, retraite, assurance chômage…
Ce matelas de droits qui permet d’atténuer l’effet des crises pour les français en difficulté.
C’est pourquoi nous devons les défendre « bec et ongle ». Ils incarnent les valeurs de la République. Ils sont sa marque de fabrique.
Mais ces droits ne concernent pas tout le monde.
Une partie de la population est laissée pour compte. Et elle est d’ autant plus laissée pour compte qu’elle est fragile.
Dans la République française, ceux qui galèrent, ceux qui vivent dans la rue, dans un centre d’hébergement ou sur le canapé d’un copain, sont des non citoyens. Ils ne comptent pas.
Les politiques publiques en France ne protègent que très peu les plus fragiles, les jeunes, les seniors, les migrants… C’est un paradoxe !
Vis à vis des personnes en difficulté, la République est démissionnaire.
Et tout ce qu’elle ne fait pas, elle le laisse à d’autres : les associations.
Ce sont elles qui doivent prendre en charge, par exemple les personnes à la rue ayant des problèmes psychiques que le secteur de la santé ne sait pas gérer. Ou la réinsertion des personnes qui sortent de prison, car en France nous ne sommes pas sorti de la «politique du cachot ».
Sans compter tous ceux qui sont hors des radars des services, ceux qui ne poussent
même plus la porte des guichets, parce que trop dur, trop complexe, trop humiliant.
Ceux-là sont complètement invisibles.
En créant le Revenu Minimun d’Insertion (devenu le RSA en 2009), Michel Rocard avait compris qu’il fallait repenser notre modèle, qu’en matière de solidarité, la République avait besoin de se remettre en cause.
En janvier 2013, alors Ministre chargée de la lutte contre la pauvreté, j’ai lancé le 1er Plan de lutte contre la pauvreté et la précarité.
Ce plan se voulait englober toutes les facettes du risque.
C’était une demande des associations, un engagement de campagne de F Hollande. Je l’ai porté et je suis fière d’avoir réalisé quelques petites choses comme l’augmentation du RSA, la PA ou la Garantie Jeune. Et créer de nouvelles places d’hébergement.
Mais la machine à exclure est toujours plus forte, va toujours plus vite que tous les dispositifs du monde.
Aujourd’hui encore 14% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté et 143.000 personnes sont sans domicile fixe. 2000 d’entre-elles meurent chaque année dans la rue.
Alors je m’interroge sur ce qui n’a pas fonctionné, sur ce qui nous a manqué. Et je crois qu’avant tout, c’est le portage politique.
Il fallait faire bouger les mentalités. Nous battre contre toute une série de clichés : « la trop grande générosité française » et les « assistés » qui exagèrent. La fraude sociale dénoncée sans vergogne alors que le non accès aux droits est un véritable fléau qui met à mal beaucoup de nos politiques de solidarité.
Nous n’avons pas mené ce combat idéologique, le combat des mentalités, contre toutes ces bêtises qui ont la vie dure, pour ne pas perdre un électorat populaire déjà
déboussolé.
Et nous avons perdu sur tous les tableaux !
Le Plan Pauvreté 2013 se voulait une 1ere étape pour le 1er quinquennat de FH.
Il n’y en a pas eu d’autres.
Faire reculer la misère doit être au cœur de tout projet de société. Ici nous en sommes tous convaincus. Les hommes et les femmes politiques doivent l’être tout autant.
Car de façon insidieuse, la pauvreté délite le Pacte Républicain, casse la cohésion sociale.
Chaque fois que des droits fondamentaux de quelques uns sont remis en cause, c’est quelque part la République qui se perd.
A l’occasion de la Journée Mondial du Refus de la Misère, le PR a dit vouloir élaborer une stratégie de prévention de la pauvreté des enfants et des jeunes.
Parcequ’1 enfant sur 5 vit dans la pauvreté, l’Elysée a choisi de cibler son action sur les enfants pauvres.
Mais un enfant pauvre vit dans une famille pauvre !
Aussi nous attendons de savoir sur quoi va déboucher la concertation avec les associations et qui devait aboutir en avril 2018.
Je salue aussi le Plan gouvernemental sur le Logement d’abord.
Avec la création de 50 000 logements, il devrait permettre à de nombreuses personnes de sortir de la rue ou des Centres d’hébergement.
Mais pour le reste, en matière de Solidarité, les premiers signes donnés au pays ne sont pas bons.
Avec la suppression des emplois aidés, la baisse des APL et un budget 2018 qui ne semble pas à la hauteur, on s’attaque aux outils de la Solidarité Nationale.
Et on fait beaucoup de victimes.
2,2 millions de personnes touchent les APL et il y a des millions d’hommes et de femmes en contrat aidé à qui l’on a dit avec beaucoup de mépris, qu’ils coutaient trop cher avec 680 euros mensuels.
La théorie du 1er de cordée ne fait pas une politique de solidarité. Car à l’autre bout de la cordée, il y a les plus démunis qui ne peuvent attendre. Leur tour ne viendra jamais !
Quand à l’accueil des migrants, la politique de la France est loin d’être généreuse et depuis longtemps, et la circulaire du 12 décembre 2017 du Ministre de l’Intérieur est carrément dangereuse et inacceptable.
L’accueil inconditionnel de toute personne en situation de détresse présente sur notre territoire est un marqueur fort de la Solidarité Républicaine.
Le conditionner à une situation administrative est une atteinte aux droits fondamentaux de la personne.
Faire un tri dans les Centres d’hébergement, demander aux travailleurs sociaux de devenir des auxiliaires de justice voire des délateurs, c’est ne rien comprendre à la déontologie du travail social et au rapport de confiance qui doit s’établir entre le travailleur social et la personne.
Cette circulaire va mettre à mal la légitimité de leur travail.
Il faut la retirer.
Permettez moi, à cette occasion d’évoquer la souffrance des travailleurs sociaux, contraints de gérer des flux, de rentrer dans des dispositifs (qui changent), de fournir de chiffres, de rester dans les clous alors qu’ils sont confrontés à la réalité et à la complexité des histoires et des parcours personnels.
Alors qu’il faudrait si peu de choses pour améliorer le quotidien de milliers de gens : comme travailler ensemble !
Plus de souplesse de la part des Administrations.
Une meilleure considération de ceux qui sont confronté au réel.
Et un engagement conjoint de l’Etat, des Associations et des Collectivités locales.
Lorsque les villes sont impliquées (Strasbourg, Toulouse ou Nantes) on avance, des projets aboutissent. Ce n’est pas le cas à Marseille.
Madame la Préfette, nous comptons sur vous pour associer tous les acteurs et lancer enfin la mobilisation générale contre la misère sur notre territoire.
Mes chers amis, je n’ai évoqué que des mesures de court terme. Je sais qu’il faut aller plus loin pour faire vraiment reculer la misère.
Dans un système qui s’asphyxie, il faut inventer des Solidarités nouvelles.
Les pistes ne manquent pas :
1-Le Revenu Universel est expérimenté dans quelques départements.
2-La lutte contre les inégalités patrimoniales (qui sont 20 fois plus fortes que les inégalités de revenus), en donnant à la jeunesse un Capital de départ pour se lancer dans la vie.
3-Et d’autres pistes encore.
En fait, il s’agit de proposer un nouveau contrat social, toujours basé sur les valeurs fondamentales qui ont fait l’histoire et la grandeur de la République : la Liberté, l’Egalité et la Fraternité, c’est-à-dire la Solidarité.
Je demande au Préfet de région de tenir compte de l’avis unanime de la Commission nationale SRU pour contraindre la commune de Marseille à produire du logement accessible à tous
Communiqué de Presse de Marie-Arlette CARLOTTI,
Ancienne Ministre, Conseillère Métropolitaine, Présidente du HCLPD
Marseille, le 23 novembre 2017
Marseille est une commune carencée en matière de logement financièrement accessible à tous, selon la Commission nationale SRU.
Notre ville ne produit pas assez de logements aux loyers accessibles, laissant pour compte une population qui rencontre trop souvent des difficultés pour se loger. Une population fragilisée ou démunie.
Alors qu’un habitant sur deux vit sous le seuil de pauvreté dans 5 de nos arrondissements, figurant parmi les plus pauvres de France, cette situation est inacceptable !
La Commission SRU vient de rendre son rapport au Ministre du logement qui a saisi le Préfet de région pour un dernier avis.
Je demande au Préfet de région, nouvellement nommé, de tenir compte de l’avis unanime de la Commission nationale SRU, de maintenir Marseille parmi les villes carencées et de la contraindre ainsi à produire du logement accessible à tous.
Election présidentielle 2017 : réaction de Marie-Arlette CARLOTTI
C’est dans les urnes que les français ont sauvé les valeurs de la République.
Mais désormais nous savons que nous devrons continuer à combattre toutes les formes d’intolérances, car elles n’ont pas disparu en une élection.
Dans quelques jours, Emmanuel Macron va devenir notre Président de la République et il faut que « CA MARCHE » !
Mon état d’esprit se résume en deux mots : soutien et vigilance.
Soutien, pour garantir la cohésion nationale et réussir le redressement de la France.
Vigilance, pour défendre nos droits sociaux, nos services publics, et protéger les plus démunis.
Ce que nous sommes, ce que nous voulons
Le résultat du premier tour de l’élection présidentielle est clair et net. Le face à face qui oppose Emmanuel Macron et Marine Le Pen impose un choix sans aucune ambiguïté.
Deux avenirs possibles s’ouvrent devant nous pour le pays. Celui d’une France fermée, repliée, abaissée ou d’une France ouverte, forte, debout. Une victoire de Marine Le Pen conduirait inévitablement à une France divisée avec la violence au bout du chemin, à une France affaiblie économiquement au détriment des plus faibles, à une France isolée diplomatiquement dans le monde, à la fin de l’Union européenne avec des tensions accrues entre les nations.
Il est de notre devoir d’éviter ce cauchemar à notre pays, en votant pour Emmanuel Macron, qui peut préserver les chances de la France, dans un combat majeur. Nous avons pris acte du résultat de la primaire. Benoît Hamon a mené une campagne courageuse et notre responsabilité est aujourd’hui de nous rassembler au nom de l’urgence de la situation, des valeurs que nous portons, de l’action menée depuis des décennies au service des Français. C’est comme socialistes, qui ont exercé des responsabilités au gouvernement, au parlement durant ces cinq dernières années, et qui administrent nombre de collectivités territoriales, mairies, départements, régions, que nous apportons un soutien déterminé et raisonné. Notre boussole, en effet, c’est l’intérêt général. Notre conviction est que le vrai progrès social, celui qui s’inscrit dans la durée, demande de prendre toutes ses responsabilités dans l’exercice du pouvoir à tous les niveaux.
Nous revendiquons le travail mené pendant cinq ans au service de la France et des Français, y compris l’effort indispensable de redressement compte-tenu de la gravité de la situation héritée en 2012. Les résultats ont tardé, mais ils se manifestent aujourd’hui : création d’emplois, rétablissement des comptes publics et redémarrage de l’investissement. Nous revendiquons les progrès sociaux accomplis avec la retraite à 60 ans pour les carrières longues, le tiers payant généralisé, la prime d’activité pour 5 millions de personnes, la sécurité sociale pérennisée et des services publics préservés et qu’il faudra conforter sur l’ensemble des territoires. Oui, l’engagement majeur de François Hollande a été tenu: la jeunesse de 2017 vit mieux que celle de 2012 grâce à notre l’investissement massif pour l’école, le service civique, les emplois d’avenir et la garantie jeunes. Le chômage des jeunes est aujourd’hui plus bas qu’en 2012 ; il baisse partout, y compris dans les quartiers prioritaires. Tous les territoires ont retrouvé leur place dans la République, y compris les Outre-Mer avec la loi pour l’égalité réelle et la lutte contre la vie chère. L’Etat sera intervenu sans relâche auprès des Français les plus fragiles, répondant à cet impératif de justice qui nous anime : donner plus à ceux qui ont moins. Ceci mérite d’être entendu et défendu avec force. Oui, la situation de la France est meilleure en 2017 qu’en 2012 même si de nouvelles conquêtes restent toujours à proposer et rien ne justifie les programmes brutaux proposés par la droite.
Nous sommes conscients du moment historique qui est le nôtre. Le capitalisme est mondialisé et financiarisé. La troisième révolution industrielle – celle du numérique et des nouvelles technologies – bat son plein. L’urgence écologique n’est plus à prouver. L’exercice de la démocratie s’inscrit dans un contexte nouveau, celui de la démocratie numérique bien sûr, mais aussi d’une démocratie individualiste et sceptique. L’immigration a changé d’ampleur et de nature, entraînant l’essor de nationalismes de rejet. La crise de l’Union européenne est réelle, concrétisée par le Brexit. Le monde connaît des bouleversements majeurs avec le poids sans précédent de la Chine, les visées expansionnistes de la Russie de Vladimir Poutine, le néo-conservatisme des Etats-Unis de Donald Trump et l’émergence d’un terrorisme mondialisé. Voilà ce qui doit être au cœur du débat politique. Cela devrait discréditer les discours démagogiques et les formules faciles.
Nous revendiquons notre culture social-démocrate qui, par-delà la diversité des situations, dans un monde et des sociétés complexes, vise à concilier l’économie de marché, les exigences écologiques, la réduction des inégalités, la démocratie sociale pour réduire les conflits et préserver les libertés individuelles. La méthode du compromis est bien plus efficace pour transformer la société de manière durable que les interdits et les formules chocs.
Fidèles à l’idéal socialiste et au message de Jaurès, nous poursuivons le chemin du progrès humain sans pour autant relâcher les efforts indispensables pour le rendre possible. Oui, nous avons besoin d’une croissance économique durable et d’entreprises fortes pour permettre la création d’emplois et la redistribution sociale. Le sérieux budgétaire et l’amélioration de la compétitivité du pays sont un acquis important du quinquennat pour l’avenir de la gauche. De la même manière, la lutte résolue contre le terrorisme et le renforcement de l’ensemble des forces de sécurité pour faire face à cette menace nouvelle sont à porter au crédit de la Gauche. Mais de nombreux progrès restent à conquérir. La protection de demain demande la définition de nouvelles garanties collectives – à partir du compte personnel d’activité – qui doivent être directement attachées à la personne. La lutte contre les inégalités impose que la priorité soit donnée encore et toujours à l’éducation, à la formation et à l’accès à la culture, avec une dimension nouvelle : la redistribution patrimoniale.
Socialistes et écologistes, nous savons que le progrès social ne peut plus se penser hors du progrès environnemental. Fiers du succès de la COP 21 et de la loi sur la transition énergétique, nous croyons plus que jamais à la réalisation d’un mix-énergétique qui diminue progressivement la part du nucléaire et pensons que l’investissement en matière environnemental peut être source de progrès, d’efficacité énergétique, de gains de productivité et non un prétexte de plus à la décroissance.
Socialistes, nous restons fidèles à nos principes républicains. La République sociale et laïque, portée historiquement par le socialisme français, à travers les heurts de notre histoire, demeure notre bien commun, avec un impératif : unir étroitement la démocratie politique et la démocratie sociale. Elles ont besoin l’une et l’autre d’être renouvelées mais elles sont essentielles. Les recherches de participation individuelles, aussi utiles qu’elles puissent être, ne doivent pas faire oublier l’importance des partis politiques, des syndicats, des associations qui donnent une stabilité et un cadre à la vie démocratique.
Fidèles à notre idéal européen, nous réaffirmons la pertinence de ce projet historique, ciment de la paix, facteur de rapprochement entre des peuples jadis bellicistes et revanchards. C’est une tâche difficile, marquée inévitablement par des combats entre forces politiques, où les socialistes européens ont manqué de volonté au tournant du siècle dernier. Sortons du médiocre statu-quo actuel pour reprendre l’initiative, réformer la zone euro, faire de la recherche et de l’énergie des priorités pour l’Union. Enfin, face au terrorisme, aux conflits armés qui se développent à ses frontières et aux cyberattaques, l’Europe doit assumer une responsabilité collective.
Telles sont nos valeurs, telles sont nos convictions. Nous les avons défendues depuis mai 2012. Dans un contexte difficile et hélas tragique, nous avons affronté la réalité et assumé l’exercice du pouvoir. Ce sens de la responsabilité associé aux valeurs que nous portons fonde aujourd’hui notre identité politique. C’est elle qui nous guidera à l’avenir. C’est au nom de cette identité politique que nous allons mener le combat contre le Front national. Elle impose notre rassemblement et notre unité.
Premiers signataires
Membres du gouvernement
Stéphane LE FOLL, Jean-Marc AYRAULT, Michel SAPIN, Marisol TOURAINE, Myriam EL KHOMRI, Emmanuelle COSSE, Patrick KANNER, Ericka BAREIGTS, Harlem DESIR, André VALLINI, Alain VIDALIES, Christian ECKERT, Martine PINVILLE, Ségolène NEUVILLE, Jean-Marc TODESCHINI, Clotilde VALTER
Parlementaires
Patricia ADAM, Jean-Pierre ALLOSSERY, Alain ANZIANI, Kader ARIF, Pierre AYLAGAS, Jean-Paul BACQUET, Guy BAILLIART, Marie-Noëlle BATTISTEL, Luc BELOT, Gisèle BIÉMOURET, Philippe BIES, Jacques BIGOT, Erwann BINET, Yves BLEIN, Jean-Luc BLEUNVEN, Brigitte BOURGUIGNON, Michel BOUTAND, Sylviane BULTEAU, Jean-Claude BUISINE, Colette CAPDEVIELLE, Marie-Arlette CARLOTTI, Guy CHAMBEFORT, Marie-Anne CHAPDELAINE, Guy-Michel CHAUVEAU, Alain CLAEYS, Marie-Françoise CLERGEAU, Michèle DELAUNAY, Guy DELCOURT, Sébastien DENAJA, Jean-Paul DENANOT, Françoise DESCAMPS-CROSNIER, Michel DESTOT, Fanny DOMBRE COSTE, Françoise DUBOIS, William DUMAS, Jean-Claude DUPRÉ, Yves DURAND, Philippe DURON, Eric ELKOUBY, Frédérique ESPAGNAC, Alain FAURÉ, Corinne FERET, Valérie FOURNEYRON, Michel FRANCAIX, Christian FRANQUEVILLE, Eliane GIRAUD, Yves GOASDOUE, Jean GRELLIER, Elisabeth GUIGOU, Joëlle HUILLIER, Marietta KARAMANLI, Jean-Yves LE BOUILLONNEC, Annie LE HOUEROU, Eric JEANSANNETAS, Annick LE LOCH, Michel LEFAIT, Dominique LEFEBVRE, Michel LIEBGOTT, Victorin LUREL, Roger MADEC, Jacqueline MAQUET, Frédérique MASSAT, Sandrine MAZETIER, Michel MENARD, Kléber MESQUIDA, Philippe NAUCHE, Robert OLIVE, Luce PANE, Rémi PAUVROS, Elisabeth POCHON, Joaquim PUEYO, Catherine QUÉRÉ, Daniel REINER, Dominique RAIMBOURG, Marie RECALDE, Christine REVAULT D’ALLONES, Pierre RIBEAUD, Eduardo RIHAN-CYPEL, Alain RODET, Marcel ROGEMONT, Boinali SAID, Gilles SAVARY, Sylvie TOLMONT, Yannick TRIGANCE, Daniel VAILLANT
Premiers Secrétaire fédéraux du Parti Socialiste
Frédéric BERET, Jean-Louis BELLIARD, Florence BLATRIX, Jean-Christophe BONREPAUX, Hussein BOURGI, Christophe BOUVIER, Hilaire BRUDEY, Yann CAPET, Bertrand CAVALERIE, André CHAPAVEIRE, Jean-Marc CIABRINI, Jean-David CIOT, Maude CLAVEQUIN, Marc COATANEA, Christophe COUNIL, Pierre DANEL, Philippe DUBOURG, Laurent FABRE, Martine FILLEUL, Christophe FOUILLERE, Xavier GARCIA, Bernard GINER, Stéphane IBARRA, Laurent LAFAYE, Philippe LE CONSTANT, Vincent LE MEAUX, Jean-Pierre LIOUVILLE, Karim MAATOUG, Aurélie MAILLOLS, Michel NEUGNOT, Guy PARIS, Maxime PICARD, Anne-Pernelle RICHARDOT, Fabrice ROUSSEL, Rachid TEMAL, Thierry TRIJOULET, Paola VALENTI, Vincent VERON, Georges VOIRNESSON
Elus et responsables du Parti Socialiste
Francois REBSAMEN, Francois BONNEAU (Président de Région), Alain ROUSSET (Président de Région), Martin MALVY, Josette BOREL LINCERTIN (Présidente de CD), Michel DAGBERT (Président de CD), Alain BERGOUNIOUX, Karim BOUAMRANE (Porte-Parole PS), Nuray AKPINAR-ISTIQUAM, Nadège AZZAZ, Orod BAGHERI, Christine BOST, Rémi BRANCO, Maurice BRAUD, Mathieu CAHN, Marion CANALES, Bernard COMBES, François CUILLANDRE, , Anne DILLENSEGER, Hamid EL HASSOUNI, Marie-Laure FAGES, Alain FAUCONNIER, Vincent FELTESSE, Claire FITA, Julie FRECHE, Maxime GERARDIN, Jean GROSSET, Antoine HOAREAU, Nathalie KOENDERS, Vincent LABARTHE, George MAGLICA, Christine MARTIN, Frédérique MASSON, Cécile MUSCHOTTI, Michel NEUGNOT, Claude PIGEMENT, Colette POPARD, Pierre PRIBETICH, Nicolas SFEZ, Françoise TENENBAUM, Jean-Marc VAYSSOUZE, Sladana ZIVKOVIC…
http://www.repondreagauche.fr/ce-que-nous-sommes-ce-que-nous-voulons/
Le droit au logement absent de la présidentielle
Dix ans après la promulgation de la loi sur le droit au logement opposable (Dalo), qu’en est-il aujourd’hui, et dans le futur, de son application ?
En 2007, la loi Dalo rendait opposable un droit déjà reconnu comme objectif à valeur constitutionnelle et qui avait fait l’objet d’un important travail législatif : la loi du 31 mai 1990 qui l’a défini et a mis en place une palette d’outils, la loi de lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998 qui a été l’occasion d’en renforcer certaines dispositions, la loi SRU (loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains) du 13 décembre 2000 qui a donné obligation à toute commune urbaine d’atteindre sur son territoire un nombre minimal de logements locatifs sociaux.
Le législateur a ainsi, successivement, inscrit le droit au logement parmi les droits fondamentaux, mis en place nombre d’outils pour la production de logements locatifs sociaux accessibles aux plus fragiles et créé une obligation communale de construction locative sociale minimale. Puis, avec le Dalo, il a ouvert un droit de recours aux personnes et familles confrontées au non-logement ou au mal-logement.
Accroissement de la pauvreté
Pour obtenir toutes ces avancées, le mouvement associatif s’était mobilisé en répondant aux appels de personnalités auxquelles il convient de rendre hommage, comme l’abbé Pierre, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, le professeur Albert Jacquard ainsi que le Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées, créé à leur demande et avec leur soutien dès 1992.
Où en sommes-nous aujourd’hui de la loi Dalo ? Incontestablement, elle a permis de reloger des personnes et des familles, en plus grand nombre et plus rapidement qu’auparavant (122 000 ménages). Des commissions de médiation ont été mises en place dans chaque département. Les préfets ont, insuffisamment mais bien davantage que par le passé, mobilisé les logements sociaux. L’hébergement social s’est organisé et ses capacités ont été accrues. Cependant, dans un contexte de crise économique et d’accroissement de la pauvreté, les chiffres du mal-logement sont au plus haut et des personnes restent à la rue, faute pour le 115 de leur trouver un hébergement. Dans les agglomérations qui connaissent un manque de logements abordables, l’Etat est régulièrement condamné pour ne pas respecter les obligations de la loi Dalo : environ 6 000 condamnations en 2016 et ce nombre serait bien plus élevé si toutes les personnes en difficulté de logement avaient connaissance du recours Dalo, si elles étaient accompagnées dans la procédure, et si elles y étaient mieux entendues.
Vigilance
Face à cela, la loi «égalité et citoyenneté» du 27 janvier 2017 apporte de nouvelles avancées, qu’il s’agisse de la composition des commissions de médiation, de la réécriture des priorités d’accès au logement social ou encore de la mobilisation des communes et des bailleurs pour reloger les prioritaires Dalo. Mais il en ira de cette nouvelle loi comme des précédentes : les meilleurs textes ne valent que par la vigilance portée à leur application. L’application du droit au logement nécessite une forte volonté politique : une volonté pour affecter à la solidarité les moyens nécessaires ; une volonté pour obtenir de chaque préfet qu’il use de tous ses pouvoirs pour assurer l’hébergement et le logement des personnes en difficulté ; une volonté pour négocier entre l’Etat et les collectivités territoriales des engagements garantissant des politiques locales de l’habitat répondant aux besoins de tous.
Nous attendons de ceux qui postulent aujourd’hui à la magistrature suprême qu’ils s’engagent sur la pérennité de cet édifice législatif construit à l’instigation de personnalités et associations ayant en commun une haute idée d’un droit humain fondamental et qu’ils nous disent – dix ans après la loi Dalo – ce qu’ils comptent faire pour que soient pleinement tenues les promesses de cet ensemble de lois qui fait honneur à la République.
Par Louis Besson, ancien ministre, ancien président du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées, Xavier Emmanuelli, ancien ministre, ancien président du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées, Marie-Arlette Carlotti, ancienne ministre, présidente du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées et Bernard Lacharme, président de l’association Dalo — 3 mars 2017
Tribune parue dans Libération – 3 mars 2017
Café-Citoyen « Un logement pour tous » avec Christian NICOL
Organisé le 18 novembre 2016 autour de Christian NICOL, auteur du rapport sur la requalification du parc immobilier privé à Marseille.
Alors que nous venons de voter à l’Assemblée nationale le dernier budget du quinquennat sur le logement (18,3 milliards d’euros), c’est le moment de regarder ce que nous avons fait depuis 2012 et de regarder lucidement devant nous tout ce qui reste à faire pendant le prochain quinquennat.
Car nous tenons depuis 2012 les objectifs que nous nous étions fixés en matière de logement, nous avons gardé le Cap, un Cap à gauche !
- Les résultats sont bons pour l’immobilier et pour le secteur du bâtiment.
- Les résultats sont bons pour des centaines de personnes, hommes, femmes, enfants, séniors, qui peuvent commencer à trouver un logement qui leur convienne.
Quand à l’hébergement, le budget est également à la hausse, ce qui va nous permettre de prolonger la création de places pérennes. Jusqu’à ce jour, nous avons augmenté de 40% les places d’hébergement. Nous devons continuer tant sur l’hébergement d’urgence que sur les diverses formes de logements adaptés. C’est le sens du Plan Pauvreté de 2012 dont les engagements sont suivis, tenus et qu’il nous faut renforcer.
- Bien sur, je ne perds pas de l’esprit que 14% des français sont en situation de pauvreté, et que 3,5 millions de personnes sont mal logés ou sans logis.
- Et je le perd d’autant moins de vue que nous vivons ici à Marseille une situation particulièrement tendue dans un département où le taux de pauvreté atteint 18% (contre 14% dans l’hexagone). Le taux de chômage y est supérieur de 2% au reste de la France.
A Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, nous sommes confrontés à cinq enjeux majeurs :
1) Un marché du logement privé très tendu
- Les locataires du parc privé sont généralement plus modestes qu’à l’échelle nationale.
- C’est près de la moitié des ménages aux revenus les plus faibles qui sont logés dans le parc privé. Car il n’y a pas suffisamment de logements sociaux !
- 79% des résidences principales du département sont occupées par des ménages éligibles au logement social.
- Les Bouches-du-Rhône figurent en 7ème position avec 11% parmi les départements les plus concernés par la sur-occupation des logements (après l’Ile-de-France, les Alpes Maritimes et la Corse). Ces chiffres laissent apparaître le poids important du logement sur le budget des ménages.
- Ici, ce sont 23% des locataires qui sont en difficulté de paiement de leur loyer (contre 17% de moyenne nationale).
Faut-il mettre en place l’encadrement des loyers ? Prévu par la Loi ALUR, l’encadrement des loyers se développe dans les grandes métropoles, aujourd’hui en place à Paris, demain à Lille, bientôt à Grenoble… L’observatoire des loyers des Bouches-du-Rhône pourrait aussi devenir un outil de régulation du marché par la transparence et l’information du grand public.
Faut-il aussi agir préventivement contre les expulsions locatives ? On a rarement des chiffres précis sur les expulsions locatives. Mais ce serait environ 3000 à 3500 familles qui sont expulsées chaque année sur le territoire métropolitain. L’année dernière 439 ont été expulsés avec l’intervention des forces de l’ordre. Autant dire, 439 drames familiaux !
J’avais demandé lors d’un précédent Conseil municipal au Maire de Marseille de mettre en place une commission locale des impayés (selon le fonctionnement des CCAPEX) afin de trouver, le plus tôt possible, une solution adaptée à chaque signalement, dans l’intérêt des locataires en difficulté, mais aussi dans l’intérêt des propriétaires. Mais pas de réponse de la part du Maire de Marseille ! Silence radio ! Or je rappelle que plus on préviendra les impayés de loyer, moins on aura de personnes qui se retrouveront à la rue.
2) L’offre de logement social est insuffisante
Même si les Bouches-du-Rhône concentrent près de 53% du parc locatif social de PACA, ce parc ne répond pas à l’attente de la demande : A Marseille, il y a seulement 80 000 logements sociaux et 38 000 foyers ont un dossier en attente ! De plus, en raison de la croissance démographique il y aurait 20 000 à 25 000 ménages supplémentaires à loger en PACA chaque année.
Le recours au DALO (5966 dossiers ont été déposés dans les Bouches-du-Rhône en 2015) est un révélateur du manque de logement.
- Le délai moyen de relogement est trop long (292 jours contre 180 jours de délai légal).
- Environ 4900 ménages sont encore en attente de relogement, certains d’entre eux depuis de nombreuses années.
Pour répondre à ces besoins, il faut construire du logement social. L’obligation des 25% de logements sociaux est un moyen de répondre à ce besoin de logement. Et sur ce point, le gouvernement a permis de grandes avancées. Thierry Repentin, délégué général, s’est beaucoup impliqué. Nous pouvons saluer son action. Reste à augmenter l’offre sur l’ensemble du territoire :
- 42 communes sont carencées dans le département.
- Une instruction ministérielle du 27 mars 2014 demandait aux Préfets de faire preuve de la plus grande fermeté à l’égard des communes récalcitrantes, des Maires hors la loi.
- 5 communes ont été sanctionnées et les autres font l’objet d’un suivi de l’Etat afin de réaliser des efforts substantiels.
Nous avons un travail à faire au sein de la Métropole pour appuyer cette volonté politique.
Il en va de même au sein de la ville de Marseille où 40% des logements sociaux sont concentrés dans les arrondissements les plus pauvres (3ème, 13ème, 14ème, 15ème, 16ème) alors que ce seuil ne dépasse même pas les 10% dans les quartiers les plus privilégiés. J’avais interrogé la Ministre du Logement pour savoir s’il serait possible d’appliquer le quota de 25% par arrondissement. Je crois que je n’ai pas eu un franc succès ! Elle m’a répondu que la loi portait déjà l’obligation (art L. 302-8 du Code de la Construction et de l’Habitat) pour les communes de Paris, Lyon, Marseille de favoriser la mixité sociale par arrondissement (dans le cadre du PLH). Je cherche encore la solution pour faire bouger les lignes ?
3) Le 3ème constat pour notre ville c’est la situation particulièrement dramatique en matière d’insalubrité et d’habitat indigne.
Et à ce titre, le rapport Nicol (mai 2015) a fait l’effet d’une bombe ! Il a dressé un constat inquiétant que les autorités connaissaient mais qu’elles ne voulaient pas voir. Il est vrai que ce rapport a frappé fort ! Le rapport a ciblé plus de 40 000 logements indignes sur la ville de Marseille, dans le centre ville ou dans les grandes copropriétés des années 60-70 des quartiers Nord de la ville. 100 000 personnes, un habitant sur 8, seraient en danger parce qu’exposés à des risques manifestes pour leur sécurité ou leur santé (intoxication au plomb, saturnisme, pathologie liée à l’humidité ou précarité énergétique).
Christian Nicol aura l’occasion de nous en reparler et surtout de dégager des perspectives dans le cadre d’un Plan de lutte contre l’insalubrité à Marseille : c’est-à-dire des réhabilitation/rénovation, du relogement, la lutte contre les marchands de sommeil. La Ministre nous a averti, tout cela prendra au moins 15 ans !
Avant de finir je voudrais évoquer l’hébergement.
4) Nous sommes en état d’urgence en matière d’hébergement
Les associations du secteur de la solidarité ont récemment tiré la sonnette d’alarme lors d’une rencontre avec la Ministre du Logement que j’avais initié. Elles ont signé un manifeste pour dire NON :
- Non à la confrontation des publics démunis,
- Non à la mise en concurrence (de fait, par manque de place et de moyen),
Elles ne veulent pas choisir l’exclusion dans l’exclusion. Il leur faut des moyens mais plus encore du soutien. Et qu’on les laisse travailler tranquille !
En matière d’hébergement, nous avons une actualité, c’est l’UHU : Nous avons ici, à la Madrague ville, la plus grande unité d’hébergement de France !! L’UHU fut longtemps emblématique de l’accueil que Marseille réservait aux plus vulnérables. Sauf que les temps ont changé, la situation de l’UHU s’est dégradée. Et cerise sur le gâteau, la Ville de Marseille en a confié la gestion à une association non qualifiée gérée par des gens pas sérieux (contre l’avis du groupe socialiste et des associations). Pour être plus clair, les amis des amis, des clients, hommes de main électoraux qui ont fait du petit business sur le dos des plus pauvres !
Enfin ! Grace à l’implication du Préfet à l’égalité des chances, il vient d’être mis fin à ce scandale. Une autre association gérera l’établissement. Ce fut un long combat. Tous ceux, qui comme moi, l’ont mené, peuvent s’en réjouir.
Mais désormais nous devons en commencer un autre. La structure de l’UHU est trop lourde, trop grande, trop inhumaine et trop chère (4,2 millions d’euros partagés entre la Ville et l’Etat). Ce type d’hébergement est dépassé. Il nous faudra reprendre le dossier là où il s’est arrêté lorsque j’en avais la charge au Ministère, trouver des terrains et bâtir de petites unités plus propices à l’accompagnement, au respect, à la dignité des personnes accueillies.
5) Accueil des migrants
- Marseille terre d’accueil
1000 migrants de Calais accueillis en PACA pour 5 millions d’habitants dans environ 150 CAO, de petites unités. Je veux rendre hommage aux Marseillais, fidèles à leur tradition d’accueil, de brassage, qui n’ont pas réagi aux tentatives d’incitation à la haine menées par des élus LR. En revanche, honte à Christian Estrosi pour sa motion anti-migrants votée au CR avec le FN.
- SOS Méditerranée
L’afflux de bateaux de migrants en détresse en Méditerranée qui fait des milliers de victimes. Parce que nous sommes des Méditerranéens, nous y sommes plus sensible ici qu’ailleurs ! Depuis 2014, plus de 10 000 hommes, femmes, enfants sont morts ou ont disparu en mer. Depuis 2015, une association : SOS Méditerranée, a lancé une campagne de sauvetage en Haute Mer à bord de l’Aquarius depuis le Port de Marseille. Depuis 2015, ils ont mené 35 opérations de sauvetage qui ont permis de sauver 7967 personnes. Pour que l’Aquarius puisse continuer à sauver des vies, il lui faut des moyens. Avec 15 députés, nous avons décidé d’affecter une petite part de notre réserve parlementaire à cette action. Avec le soutien du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, nous avons pu récolter 80 000 €. C’est une semaine de sauvetage en Mer Méditerranée et 3900 vies sauvées.
Marie-Arlette CARLOTTI
La politique du logement depuis 2012
Christian NICOL Inspecteur Honoraire de l’administration du développement durable
Résumé Le gouvernement a massivement investi pour améliorer les conditions de logement des Français depuis 2012 : - Il a créé une caution pour les jeunes et pour les salariés précaires. - La loi ALUR permet de mieux protéger les locataires. - Les loyers sont plafonnés à la relocation et un dispositif d’encadrement est en place à Paris et prévu dans d’autres villes dont Marseille. - Des efforts conséquents ont été faits pour construire davantage de logements sociaux et renforcer la mixité sociale dans les territoires. La loi SRU a été renforcée et le foncier public mobilisé. - Pour favoriser l’accession à la propriété, il a revu le prêt à taux zéro avec l’objectif d’en faire 120 000 en 2016. - Le parc de logement fait l’objet d’un vaste plan pour assurer sa transition énergétique. - Les capacités d’hébergement ont été renforcées et des places ont été créées pour les réfugiés. |
Accession à la propriété.
Le prêt à taux zéro qui permet l’accession sociale à la propriété avait été supprimé à la fin du quinquennat Sarkozy est remis en place dès 2012 et relancer fortement en 2014. L’objectif est 120 000 PTZ en 2016 contre 65 000 en 2015. Il permet à des ménages de gagner 10, 20, 30 000 € sur un projet immobilier. Il aide notamment les jeunes à accéder à la propriété.
L’accession sociale à la propriété est également favorisée dans les quartiers « politique de la ville » et sur 300 mètres alentours avec taux réduit de TVA à 5,5 % au lieu de 20%. Mesure qui concerne particulièrement Marseille (accessible pour un ménage avec 2 enfants dont les ressources sont inférieures à 5000€ par mois.
- Cautionnement
La mise en place d’un dispositif de caution solidaire pour les jeunes était un engagement du Président. Il est opérationnel avec la mise en place de VISALE (Visa pour le logement et l’emploi). VISALE, est un service de cautionnement des loyers du parc privé, gratuit et dématérialisé qui garantit aux bailleurs le paiement des loyers impayés. Il concerne tous les jeunes de moins de 30 ans, les salarié de plus de 30 ans d’une entreprise du secteur privé en recherche de logement dans le parc privé embauché (ou avec promesse d’embauche) depuis moins de 6 mois, et tous les locataires accompagnés dans le cadre d’une intermédiation locative.
- Habitat dégradé
Un plan triennal a engagé en octobre 2015 avec l’Anah pour mieux connaître le parc de copropriétés et prévenir sa dégradation ; accompagner les collectivités locales dans le traitement des copropriétés. Ce plan pourrait concerner au premier chef Marseille si la collectivité se mobilisait pour traiter toutes ses copropriétés dégradées.
- Hébergement
Depuis 2012, 28 000 places pérennes d’hébergement, ont été créées portant ainsi le parc à 110 000 places en 2016 contre 81 960 en 2012, soit une augmentation de 13 % .L’Etat y consacre un budget de 1,42 milliard d’euros en 2016 (contre 1,2 milliard en 2014). L’Etat s’est mobilisé pour réduire le recours aux nuitées hôtelières : un plan prévoit de créer, d’ici 2017, 13 000 places alternatives réparties comme suit : 9 000 places en intermédiation locative, comme Solibail ; 1500 places en logement adapté, pensions de familles ou maisons-relais ; 2 500 places d’hébergement dans des centres ou des appartements dédiés aux familles.
Hébergement des migrants
L’État ouvre d’ici fin 2016, 13 600 places supplémentaires en centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) portant leur nombre total à 40 000, ainsi que 4 000 places d’accueil temporaire service de l’asile (ATSA).Pour cela, 279 millions d’euros sont mobilisés en 2016 au titre du premier accueil, de l’hébergement et de l’aide aux communes. 30 000 personnes réfugiées relogées en 2 ans. L’Etat a également incité les communes à créer des places d’hébergement pour les réfugiés.
- Location
Diminution des frais d’agence
Les frais d’agence à la charge des locataires ont été divisés jusqu’à deux, dans les grandes agglomérations où ils sont encadrés, depuis septembre 2015. Une économie allant jusqu’à près de 500 € pour la location d’un 2-pièces de 40 m2 à 972 € à Paris.
Droit des locataires.
Grâce à la loi ALUR, le préavis de départ a été réduit à un mois en zone tendue, la liste du mobilier minimum obligatoire dans les meublés a été précisée, seuls quatre types de pièces justificatives peuvent être exigés : identité, domicile, activités professionnelles, ressources..
Encadrement des loyers
Engagement numéro 22 du candidat, l’encadrement des loyers à la relocation a été voté dans le cadre de la loi ALUR, il est mis en place à Paris, bientôt en région parisienne et à Lille. Marseille fait partie des agglomérations situées en zone de marché tendu qui peut donc faire l’objet de cet encadrement mais pour cela il faut un observatoire des loyers agréé.
L’observatoire a bien été créé et couvre l’unité urbaine d’Aix Marseille. Il est porté par l’ADIL (et associe les collectivités et les professionnels de l’immobilier)
Il n’est pas agréé, car il n’y a pas de demande de la part des élus de la métropole et donc pas de perspectives d’encadrement.
Ses résultats montrent cependant que si l’encadrement était mis en place environ 20% de loyers des logements loués qui dépassent 15€/m²devraient baisser
- Logement social
Effort financier
L’effort financier de l’Etat atteint plus de 7 milliards € d’aides publiques en faveur du logement social chaque année, un niveau inégalé. La TVA a été ramené à 5.5% sur la construction de HLM. En 2016 plus de 130 000 logements devraient être financés (record historique)
3 Mds de prêts à taux zéro dits prêts haut de bilan sont ouverts aux bailleurs sociaux au second semestre 2016
Foncier
La mise à disposition des terrains de l’Etat pour construire des logements était un engagement du Président (Numéro 23). La loi du 18 janvier 2013 relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement a traduit concrètement la proposition. Au niveau national, plus de 150 terrains publics ont été cédés permettant la réalisation de plus de 15.000 logements. Dans les Bouches-du-Rhône, 3 terrains ont été cédés en 2015, dont 2 à Marseille, pour un total d’environ 225 logements. 1 autre terrain va prochainement être cédé à Marseille 5ème / rue Sainte-Cécile : environ 40 logements envisagés et 7 autres terrains dans le reste du département des Bouches du Rhône (plus de 220 logements prévus au total).
Mixité sociale
Engagement n° 22 du Président, la loi du 18 janvier 2013 a également renforcé la loi SRU. La part obligatoire de logements sociaux a été portée à 25% par commune. A été ajoutée la possibilité de multiplier par 5 le prélèvement par logement manquant pour les communes faisant l’objet d’un constat de carence. Des mesures ont été prises pour obliger les maires délinquants à construire des logements sociaux. Les préfets peuvent désormais se substituer aux maires pour délivrer des permis de construire et préempter des terrains, construire des logement ou mettre en place des mesures d’intermédiation locative . Le projet de loi égalité citoyenneté en cours d’examen au parlement va participer encore à renforcer la mixité sociale dans les territoires en permettant notamment au préfet de récupérer le contingent communal de logements sociaux pour les attribuer directement et en prévoyant une obligation d’attribuer un quart des logement sociaux aux demandeurs les plus pauvres en dehors des quartiers politique de la Ville
Cette question de mixité sociale est particulièrement prégnante sur tout le littoral méditerranéen. Dans les BdR 69 communes sont concernées par l’application de la loi SRU car elles ne comptent pas suffisamment de logements sociaux. 42 d’entre elles sont carencées car elles ne fournissent pas ou peu d’effort pour rattraper leur retard et 8 d’entre elles (Eguilles, Les Pennes-Mirabeau, Mimet, Plan-de-Cuques, Gémenos, Carry-le-Rouet, Sausset-les-Pins et Ventabren) pour leur mauvaise volonté à appliquer la loi et seront particulièrement suivies par le préfet qui y appliquera les mesures coercitives pour produire du logement social. Pour la métropole AIX Marseille 37 communes sont carencées sur les 42 du département.
- Renouvellement urbain
Dans son engagement numéro 27, le Président proposait le lancement d’une nouvelle génération d’opérations de renouvellement urbain. La Loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014 pose le cadre et fixe les objectifs du nouveau plan de rénovation urbaine . 200 quartiers d’intérêt national sont listés.
Sur Marseille, on dénombre 34 QPV, dont 9 QPV d’intérêt national dans le cadre du NPNRU et 5 QPV d’intérêt régional.
- Transition énergétique
Engagement numéro 43 du candidat, le parc de logement fait l’objet d’un vaste plan pour assurer sa transition énergétique avec l’objectif de créer des dizaines de milliers d’emplois. Parmi les mesures prises :
-70 000 rénovations pour les ménages précaires soutenues par l’Anah dans le cadre du programme Habiter Mieux cette année et 100 000 logements en 2017.
- Un crédit d’impôt transition énergétique de 30% des dépenses a été mis en place en septembre 2014 et correspond à 1400€ en moyenne par contribuable.
- Un prêt à taux zéro jusqu’à 30 000 euros pour les ménages (eco-PTZ) et les bailleurs sociaux (eco-PLS)
- L’obligation des énergéticiens de financer la lutte contre la précarité énergétique dans la loi Transition énergétique et croissance verte[1] du 17 août 2015.
- 60 000 artisans labellisés reconnus garants de l’environnement (RGE)
- Le développement des sociétés de tiers financement et des plateformes de la rénovation pour fournir une offre globale du prestataire au financement.
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte fixe l’objectif de rénover chaque année 500 000 logements à partir de 2017 dont 250000 occupés par des ménages modestes.
Quel piètre républicain ce Monsieur Moraine qui refuse d’accueillir une quinzaine de migrants dans le 8eme arrondissement de Marseille !
Quel piètre républicain ce Monsieur Moraine qui refuse d’accueillir une quinzaine de migrants dans le 8eme arrondissement de Marseille !
Je suis stupéfaite d’apprendre que Monsieur Moraine tient le pas derrière le Maire de secteur Monsieur Ravier en tenant les mêmes propos de peur, de division et de haine.
Derrière le mot « migrants », il y a des familles, des hommes, des femmes, des enfants qui fuient les persécutions et la guerre dans leur pays.
Sans doute Monsieur Moraine avait dû s’émouvoir en découvrant la photo de cet enfant mort abandonné par les vagues sur une plage de Turquie.
Après l’émotion, la réponse c’est le respect du droit d’asile partout sur notre territoire.
Pourquoi la solidarité ne devrait-elle pas s’exercer au sein des arrondissements les plus aisés de notre ville ?
En conscience, le Maire de secteur pense-t-il vraiment qu’offrir un accueil, un accompagnement à une quinzaine de migrants va bouleverser la vie de tout un quartier ?
J’invite Monsieur Moraine à prendre toute sa part dans la solidarité nationale en se montrant digne de nos valeurs républicaines.
Il est temps pour lui de s’élever au niveau des ambitions qui le dévorent.
Les Marseillais veulent des élus qui exercent leurs responsabilités, pas des aboyeurs !
Marie-Arlette CARLOTTI