L’UNM a vécu.
Comme avant elle la CMR, et bien d’autres encore au fil d’un long déclin de la réparation navale à Marseille depuis plus de 30 ans.
C’est un immense gâchis.
Derrière cette nouvelle crise économique sociale sur le port de Marseille, deux questions majeures sont posées.
Celle, urgente, de l’avenir des 130 salariés – et des dizaines d’autres dans les entreprises sous-traitantes – dont les emplois sont menacés. Ce sont au total 500 familles qui sont concernées.
Celle, ensuite, de l’avenir de l’avenir du Port de Marseille, qui ne saurait se résumer au « tout touristique ». Ses outils et savoirs-faires industriels restent la clef de sa vocation de grand port européen et international. Ils doivent être préservés.
C’est la responsabilité des décideurs locaux et de l’Etat qui est engagée.
Depuis des semaines, les salariés de l’UNM réclament une table ronde, sous l’égide du Préfet, pour aborder collectivement la situation de l’entreprise et l’avenir de la filière.
Face à ces questions cruciales, et aujourd’hui sans réponse, le silence des autorités locales et nationales a été assourdissant !
La réunion du Conseil de surveillance du port dans les prochains jours est à la fois tardive et insuffisante.
C’est aussi la conception du « modèle » européen qui est en jeu.
Ce sont deux droits sociaux qui ont été bafoués par le recours abusif à la sous-traitance par des travailleurs étrangers : le droit syndical et le droit salarial.
Le recours à des travailleurs européens n’est pas en soi condamnable.
Mais la volonté d’en faire le levier d’un « dumping social » l’est assurément.
Cette volonté était manifestement celle de la direction de Boluda.
Le combat européen pour faire prévaloir et les droits sociaux et syndicaux sur le dogme de la « concurrence libre et non faussée » doit se poursuivre.
Bruxelles, le 11 mars 2009.