Rien n’est aussi important que la relation de confiance qui lie une nation à ses représentants. Sans cette confiance, notre démocratie représentative s’effondre. La possibilité même de gouverner se dissout.
Chaque « affaire », chaque compromission d’un élu de la République sape la démocratie et alimente les discours populistes. Des discours qui n’apportent aucune perspective mais qui flattent nos sentiments les moins nobles : le ressentiment, le dégoût, la suspicion.
Au plus haut sommet de l’Etat, comme dans chaque collectivité de France, l’honnêteté et la transparence doivent être la règle.
Le Président de la République a montré sa détermination à défendre une République exemplaire. Il a pris des décisions lourdes pour assurer aux Français la probité de l’action publique.
Cette exigence d’une République exemplaire, je veux la porter dans ma ville, à Marseille.
Jour après jour, Marseille est accablée par les articles qui mettent en cause certains de ses élus. Des élus qui par leur dévoiement alimentent la désespérance. Des élus qui jettent l’opprobre sur la classe politique dans son ensemble alors même que la très grande majorité est entièrement dévouée à l’intérêt général. Il ne s’agit pas d’un affrontement partisan entre la Gauche et la Droite, mais de l’urgence absolue de sortir d’un système pernicieux qui s’est installé au fil des années, et qui ruine toute ambition de changement.
Ce système, c’est celui des arrangements, celui des combines, des pistons. Un système dans lequel les citoyens sont soumis au bon vouloir des élus pour obtenir ce à quoi ils ont pourtant le droit : une place en crèche, un logement social, un emploi public…
Pour rétablir la confiance à Marseille, il n’y a qu’une seule voie à emprunter. Elle est semée d’obstacles qui s’appellent conservatisme, clientélisme, démagogie et populisme. Cette voie, c’est celle d’une gouvernance exemplaire.
Je m’engage à mettre fin à ce système arbitraire et opaque qui mine notre cité. Je m’engage à normaliser le fonctionnement des institutions municipales et à y remettre de la justice. Je veux réinsuffler de la confiance à Marseille, condition sine qua non de son rebond.
Le premier acte de ce changement de cap, c’est de confier la responsabilité de la gouvernance municipale à des hommes et des femmes intègres. Il n’y aura sur mes listes aucune personne qui confond intérêt général et intérêt particulier. La politique, c’est servir ; ce n’est pas se servir.
Le second acte du rétablissement de la confiance à Marseille, c’est un exercice du pouvoir irréprochable. Le sens moral de ceux qui représenteront les Marseillais est essentiel. Mais je ne crois pas qu’il y ait une fois pour toutes les purs d’un côté et les voyous de l’autre. Alors, pour empêcher les abus, nous mettrons en place des garde-fous, des procédures claires et connues de tous.
L’argent public, les biens publics, doivent être gérés publiquement. L’ensemble des forces politiques seront associées à l’attribution des logements sociaux et des places en crèche. Chaque demandeur saura quelle est sa place dans la file, la raison de son classement, et le temps approximatif qu’il aura à attendre. Il est inadmissible que des Marseillais soient contraints de confier leur enfant à des crèches clandestines, en raison des dysfonctionnements et des carences du service public.
Le pouvoir ne sera pas accaparé ; il ne sera pas celui d’un clan mais restera aux mains des Marseillais. Je confierai la Présidence de la commission des finances à un élu d’opposition. Chaque élu devra rendre compte de son mandat, chaque semestre, à ses électeurs.
Je me consacrerai à 100% à donner un nouvel élan à ma ville. Le non-cumul avec un mandat parlementaire sera la règle pour l’ensemble de mon exécutif, adjoints au Maire de Marseille et Maires d’arrondissement. Marseille vaut bien un mandat unique.
Les membres de cet exécutif devront par ailleurs établir une déclaration détaillée de patrimoine qui sera publiée et contrôlée.
Je connais les Marseillaises et les Marseillais ; je connais les acteurs de la vie politique à Marseille. Je sais qu’ils souffrent de l’image que renvoie leur ville. J’ai la volonté et l’indépendance nécessaires pour défendre avec fermeté et intransigeance nos règles communes. Je travaillerai en bonne intelligence avec l’ensemble des forces politiques, économiques et syndicales mais aucune ne sera en mesure de me dicter ma conduite. Tout ce que je ferai, je le ferai dans l’intérêt de Marseille et des Marseillais.
Marie-Arlette Carlotti