Deux gauches s’affrontent et on voudrait nous faire croire qu’elles sont irréconciliables. Je ne le pense pas ! Même si des désaccords existent et alimentent les divisions, je réfute l’idée que la gauche serait brisée et irrémédiablement fracturée.
Il est vain de vouloir opposer une gauche archaïque avec une gauche moderne, une gauche utopique avec une gauche du réel, une gauche réformiste avec une gauche sociale… Ces deux gauches agissent et travaillent ensemble depuis plus de 30 ans et appartiennent à la même famille réformiste, sociale et humaniste. Elles expriment régulièrement des sensibilités différentes mais n’en restent moins unies sur leurs fondamentaux qui sont le ciment de leur histoire commune.
En d’autres temps François Mitterrand était parvenu à unir ces deux gauches et Lionel Jospin a gouverné avec la gauche plurielle.
À chaque fois le rassemblement a pu se faire dans un même combat pour la justice et l’égalité.
Certes aujourd’hui la crise est partout et la gauche en France comme en Europe, à la recherche de ses repères, se débat dans un environnement complexe.
Face au fracas je préfère le débat.
Si d’aucuns ont la volonté de faire vivre des désaccords, ils suivent une mauvaise piste.
Sur le terrain c’est le besoin de rassemblement qui se fait sentir.
On y rencontre un malaise profond chez ceux qui ont espéré que la victoire de François Hollande changerait la vie de tous les français et nous rendrait encore plus fiers d’être de gauche.
Pour autant nos concitoyens n’ont pas manifesté jusqu’à présent l’envie d’une alternative à la gauche de la gauche. Ils veulent simplement que nous soyons nous-mêmes : Socialistes !
Encore faut-il redonner du sens, et vite, à l’action de la gauche au pouvoir.
Une action qui nous a déjà conduits à créer des milliers de contrats de générations, la garantie jeune, l’augmentation du RSA. Une action qui a permis le mariage pour tous, le tiers payant généralisé et la prime d’activité.
Une action qui doit pouvoir encore nous guider pour réduire les inégalités, renforcer les libertés et pérenniser notre modèle social. Le rassemblement ne peut se faire que si nous savons tracer une route équilibrée entre notre action au gouvernement et le respect de ce que nous sommes.
François Hollande est le seul capable d’engager cette réconciliation.
Par son parcours, par l’histoire qu’il a commencé à écrire, il peut encore répondre à cette exigence d’unité.
Il peut nous permettre de retrouver l’envie et la fierté du vote socialiste. Et par de vraies propositions de gauche nous redonner l’espoir de la victoire.
À lui aujourd’hui de rassembler la gauche, autour de ses valeurs, pour qu’elle puisse demain poursuivre le sens de son action : Le sens du progrès social !
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