Depuis l’été 2007, 100 000 postes de fonctionnaires de l’Etat ont été supprimés.
RGPP est un sigle barbare qui signifie Révision Générale des Services de l’Etat. Derrière ce langage technocratique il s’agit en réalité de la réforme de l’Etat, de son fonctionnement, de ses missions. Et cette réforme s’applique à tous les ministères, sans exception.
Moderniser les services, les adapter aux nouveaux besoins de la population est certes indispensable. Mais le gouvernement ne nie pas que l’objectif soit, en fait, de réaliser des économies substantielles sur les postes et sur le fonctionnement des services aussi bien au niveau des administrations centrales que dans les services déconcentrés.
La remise à plat qui est en train d’être mise en œuvre doit aboutir à fusionner des services, centraliser des fonctions pour gagner des points de productivité en diminuant les postes de travail.
Car la RGPP ne connait qu’une loi de départ, celle édictée par le Président de la République : le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite. Et chaque ministère doit se conformer à ce principe non négociable. Tous les ministères sont logés à la même enseigne, les réductions de postes dans l’Education Nationale sont parmi les plus révoltantes.
Bien sur qu’il faut réformer l’Etat, le rendre plus efficace et recentrer ses actions sur le cœur de métier, à savoir, les institutions régaliennes pour améliorer notablement les services publics et ceux qui sont rendus à la population.
La réforme de l’Etat nécessite un travail de fond, une large concertation avec les partenaires sociaux. Au lieu de cela le pouvoir veux imposer sa réforme à la hussarde, non pas pour améliorer la qualité des services mais pour économiser afin de diminuer un tant soit peu la dette.
Les informations qui circulent sur la dernière vague de la réforme sont particulièrement inquiétantes.
Il serait question d’opérer des économies dans les budgets d’intervention sociales, les dépenses de solidarité qui auraient un impact direct sur les populations les plus fragiles. Tout cela provoque un tollé à gauche si bien qu’ Eric Woerth, Ministre du Budget en charge de la RGPP, a suspendu provisoirement son projet.
Si la réforme des politiques publiques est nécessaire, elle ne doit pas se faire au détriment des fonctionnaires et des usagers.