La raison d’être des socialistes est d’œuvrer pour la justice. Toute discrimination, toute domination est incompatible avec notre aspiration profonde à l’égalité et à la liberté.
Les injustices prennent des formes diverses : entre riches et pauvres, rentiers et travailleurs, hommes et femmes, autochtones et étrangers, blancs et noirs, et entre hétérosexuels et homosexuels.
Contre toutes nous devons lutter avec la même énergie car toutes sont source de souffrances pour ceux qui les subissent.
Celle qui consiste à hiérarchiser les sexualités est aussi insupportable que les autres. C’est pourquoi François Hollande a pris l’engagement de rétablir l’égalité entre les sexualités devant le mariage.
Les Français approuvent très majoritairement cette mesure. Certains ont néanmoins de vives réticences à ce que des personnes homosexuelles puissent se marier. Cela déstabiliserait selon eux les institutions du mariage et de la famille.
Penser cela, c’est refuser d’admettre que toute institution est en mouvement, et que le mariage et la famille le sont probablement plus que d’autres.
La baisse de la nuptialité, le divorce par consentement mutuel et la hausse du nombre de naissances hors mariage marquent une évolution radicale. Le mariage est désormais une demande de reconnaissance publique d’un sentiment intime. Il ne signifie plus l’inscription dans une lignée familiale mais la prise de distance avec cet héritage. Et si les mariages religieux subsistent, l’amour reste la religion la mieux partagée chez les époux.
L’amour, le bonheur partagé, la solidarité sont les engagements modernes du mariage et ces valeurs ne sont ni hétérosexuelles ni homosexuelles.
La famille aussi a beaucoup changé : les femmes et les enfants y ont pris toute leur place ; les unions durent le temps de l’amour.
Tout cela n’a pas mis la famille à bas ! Au contraire, la famille reste la valeur n°1 des Français.
C’est ce qu’ont signifié de manière provocatrice, ces deux jeunes filles dont la photo a fait le tour du monde. Ces deux jeunes filles, hétérosexuelles, qui se sont embrassées en plein milieu d’un défilé « anti-mariage » dans les rues de Marseille.
Marseille a toujours été rebelle et insoumise. Sa jeunesse souvent stigmatisée a montré qu’elle n’était pas une jeunesse avachie, passive et repliée sur elle-même. Aujourd’hui, ces deux jeunes filles ont rappelé à tous que la solidarité n’était pas un vain mot, et que l’impertinence pouvait être au service du progrès.