Madame la Ministre,
Comme vous le savez la crise qui touche l’APHM est très inquiétante et chacun peut imaginer les conséquences néfastes pour la santé des marseillais et des provençaux, si elle devait durer. Mr Romatet, le directeur général a justifié sa démission pour éviter dit-il, « la crise de trop et tenter de sauver ce qui peut l’être ». Il est vrai que la situation qui se caractérise aujourd’hui par un appel à la grève et une fronde médicale et sociale contre le CREF (Contrat de retour à l’équilibre financier) semble se durcir, sans que personne n’y ait un intérêt, ni les patients, ni le personnel, ni les pouvoirs publics.
Cette crise est la résultante d’une lente dégradation de la situation du Service Public Hospitalier à Marseille dont chacun, depuis de trop longues années, porte une part de responsabilité : la mairie de Marseille dont le rapport de l’IGAS sorti en 2014 souligne qu’elle « na pas su trouver la bonne distance avec l’APHM », les partenaires sociaux qui ont participé à la production d’un système archaïque et clientéliste, les directeurs successifs qui n’ont pas su maitriser un endettement qui est devenu au fil du temps abyssal, la tutelle qui n’a pas toujours su se poser en instance de régulation, de dialogue et de protection.
Aujourd’hui le plan de redressement est unanimement considéré comme extrêmement rigoureux et il suscite beaucoup de questions de fond sur le devenir de l’APHM, sur sa dimension universitaire comme sur la qualité et la diversité des soins proposés. Si nous sommes tous d’accord sur la nécessité d’engager résolument des mesures de correction, il serait utile d’éviter que le remède soit pire que le mal, que l’image de l’APHM continue de se dégrader et que le gouvernement soulève une hostilité générale, sans doute injuste et exagérée quand on connait l’historique de la crise, mais dont les conséquences seraient dramatiques. C’est pourquoi je vous demande de prendre une initiative dans les meilleurs délais pour trouver une issue à cette situation et contraindre l’ensemble des acteurs de cette crise à prendre leurs responsabilités. Sans doute la porte du dialogue n’est-elle pas fermée et j’ose imaginer que vous partagez mes préoccupations pour envisager sereinement l’avenir du 3ème CHU de France.
Je suis à votre entière disposition pour mobiliser toutes les énergies et convaincre chacun de la nécessité de sortir par le haut de la situation de blocage qui s’annonce.
Je vous prie de croire, Madame la ministre, à l’expression de mes salutations distinguées.