Au lendemain des commémorations du 96ème anniversaire du génocide des Arméniens, on apprend que la Turquie a entamé le démontage d’un monument célébrant l’amitié avec l’Arménie près de la frontière entre les deux pays.
En visite dans la ville de Kars (Nord-Est de la Turquie) en janvier dernier, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait fustigé la statue comme une « monstruosité » et avait exigé son enlèvement.
Cette statue érigée en 2008 était un symbole d’amitié entre les peuples. Il est regrettable que l’on en arrive à détruire l’oeuvre du sculpteur Mehmet Aksoy, qui a d’ailleurs comparé cette démolition avec la destruction des Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan par les talibans.
Aujourd’hui, nous avons besoin de dialogue entre les peuples et ne pas les opposer systématiquement. La France et plus largement les instances européennes doivent encourager la Turquie dans une démarche de transparence vis-à-vis de son passé.
Une démarche qui, dans notre pays, passe aussi par le vote de la proposition de loi sanctionnant la négation du génocide des Arméniens soumise au vote au Sénat le 4 mai prochain, grâce notamment à la pugnacité des sénateurs socialistes. Une initiative enterrée depuis 2006 par le Gouvernement et le groupe majoritaire UMP présidé aujourd’hui par le sénateur Maire de Marseille Jean-Claude Gaudin.