La loi « créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie » est loin d’être parfaite et à mon sens elle ne répond que partiellement aux enjeux du droit à mourir dans la dignité.
C’est dans un souci d’apaisement, et pour qu’un consensus puisse se dégager, que le Premier ministre a confié une mission à deux parlementaires, Alain Claeys (PS, Vienne) et Jean Leonetti (LR Alpes-Maritimes), deux modérés spécialistes des questions éthiques.
Je sais que cette loi, qui n’autorise ni euthanasie ni suicide assisté mais instaure un droit à une sédation « profonde et continue » jusqu’au décès pour les malades en phase terminale, ainsi que des directives anticipées contraignantes, est loin d’être parfaite mais porte une légère avancée.
« Dormir, avant de mourir, pour ne pas souffrir » tel est son objet principal afin de lutter contre l’acharnement thérapeutique ou l’obstination déraisonnable. Cela constitue déjà en soi un objectif louable.
Mais beaucoup d’entre nous l’avaient jugé trop timorée et peu fidèle aux engagements du candidat Hollande en 2012 qui prévoyait une « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ».
C’est pourquoi j’ai signé avec 122 députés socialistes l’amendement déposé par notre collègue Jean Louis Touraine qui plaidait pour une assistance médicalisée active à mourir.
Un autre amendement prévoyait une clause de conscience moins restrictive que la clause générale de conscience telle qu’elle est définie dans le code de la santé publique, et plus favorable au patient. Elle proposait en effet qu’en cas de refus du médecin de pratiquer l’acte, celui-ci soit tenu de trouver immédiatement un autre médecin pour le suppléer.
Nous n’avons pas été suivi par une majorité de parlementaires.
Mais nous restons convaincu que cette loi prépare le terrain pour d’autres réformes beaucoup plus audacieuses et sans doute plus en phase avec les aspirations profondes et intimes de nos concitoyens, comme ils l’expriment dans toutes les enquêtes d’opinion.
Ne baissons pas les bras, votre combat est le mien, il est celui de tous les français confrontés à des souffrances insurmontables, inacceptables et il pose des questions encore essentielles qui ne pourront rester sans réponse. Cette loi j’en suis sure sera suive par d’autres qui légaliseront l’assistance active à mourir tout en respectant les consciences et les vies de chacun.