L’accueil et l’éducation de la petite enfance constituent un enjeu de société majeur. Les structures d’accueil collectives contribuent largement à l’autonomie du jeune enfant, à son apprentissage de la solidarité, de la tolérance et du respect de l’autre. C’est une étape cruciale pour son insertion sociale future.
De surcroit, l’accès à un mode d’accueil est primordial car il conditionne pour une grande part l’organisation de la vie quotidienne des familles et favorise en particulier la reprise du travail des femmes.
Le département des Bouches-du-Rhône compte 388 établissements d’accueil collectif avec 15 300 places et 7000 assistantes maternelles. Pleinement conscient de la nécessité de développer les modes d’accueil sur son territoire, le Conseil général apporte un soutien financier de 3 millions d’euros au fonctionnement des établissements d’accueil de la petite enfance.
Or, le gouvernement vient de publier un décret relatif aux modes d’accueil collectif contre lequel le monde de la petite enfance se mobilise unanimement depuis des mois. Les principales dispositions massivement rejetées y sont inscrites :
Augmentation de la capacité d’accueil d’enfants en surnombre, allant jusqu’à inscrire 20% d’enfants supplémentaires que le nombre de berceaux, accentuant la pression sur le personnel au détriment de la qualité de l’accueil des enfants.
Officialisation des nouveaux « jardins d’éveil » payants, pour les enfants de 2 à 3 ans, alors que les écoles maternelles sont gratuites, et prévoyant un encadrement moindre que dans les crèches (1 adultes pour 12 enfants contre 1 adulte pour 8 enfants). Alors que dans le même temps des milliers de postes d’enseignants sont supprimés en école maternelle.
Diminution des exigences de qualification des personnels avec la baisse de la part obligatoire de personnels qualifiés dans les crèches et haltes garderies qui passera de 50 % à 40 %.
Au lieu d’investir massivement pour augmenter le nombre de structures d’accueil de qualité, le gouvernement préconise d’augmenter le nombre d’enfants par structure. Une fois de plus, les mesures gouvernementales n’ont aucune ambition éducative et pédagogique et n’ont d’autres visées que de diminuer les dépenses de l’Etat au détriment des familles, des personnels de la petite enfance et des collectivités locales.
Considérant que ce décret ne répond pas aux besoins fondamentaux du jeune enfant et à ceux de sa famille et que ces mesures remettent profondément en cause la qualité de l’accueil, la sécurité des enfants et les conditions de travail des professionnels ;
Le Conseil Général des Bouches-du-Rhône demande :
Le retrait du décret du 7 juin 2010 relatif aux établissements et services d’accueil des enfants de moins de six ans.
L’abandon des jardins d’éveil et la création de places et de postes d’enseignants en maternelle pour les enfants de moins de 3 ans à 6 ans.
Un plan d’urgence pour la petite enfance avec des financements aux Caisses d’Allocations familiales à la hauteur des enjeux.